lundi 18 avril 2016

Sermon sur le vin nouveau : Je veux de la miséricorde par la présence.

Lectures.
Lettre aux Hébreux. « L’ancienne Alliance ne présente que l’ébauche du bonheur à venir » loin des « sacrifices qui sont toujours les mêmes » et « tu nous as fait un corps pour faire ta volonté ».
Marc : « Jésus sortit de nouveau sur le rivage » et parle du vin nouveau qu’on ne doit pas mettre dans de vieilles outres.

A cause du péché nous sommes des vieilles outres qui ne veulent pas recueillir le vin de la joie de Dieu.
Nous sommes aujourd’hui dans un monde qui cherche la loi plus que l’homme.
C’est une conséquence du choix d’être individualiste.
Malheureux êtes vous, scribes et pharisiens qui louent avec la bouche mais qui ont le cœur loin de Dieu. (comme au temps de Jésus) Ce monde a une vision déformée de la perfection qui fait tomber dans l’hallucination.
Chacun veut être sa propre loi dans ce monde fou.
On veut être une loi pour assouvir son plaisir égoïste. Même mon devoir, je ne le respecte pas. L’autre m’emmerde. S’il est un plaisir pour moi, je veux le consommer, le bouffer, l’acheter. La valeur de l’autre, c’est un commerce. Si l’autre n’a pas ce que je veux, je vais lui donner un coup de pied, lui dire que je n’ai plus envie de lui. La fraternité affichée est le plus souvent un mensonge. Elle peut l’être dans la devise de la République. On peut bien souvent lire le « tu m’emmerdes » sur le visage d’une personne au guichet de la poste ou sur celui du chauffeur de bus qui ne lève pas les yeux de sa console de jeux pour donner un renseignement. Il préfère garder le regard vissé sur sa console de jeu, sur son robot de torture. On préfère parfois donner de la tendresse et de l’admiration à un petit chien plutôt qu’à un homme.
Le pays ou la personne qui ne reconnaît pas qu’il est malade voit la violence surgir. La maladie finit par les ronger quand l’homme n’est plus la priorité.
La fausse perfection, c’est le malheur de l’homme et de la société.
C’est cela la souffrance et le désespoir de l’Etat islamique. C’est cela aussi la dureté du cœur qui croit être parfait et meilleur que les autres. C’est ce malheur quand je veux imposer une loi que je ne m’applique pas à moi-même. Quand je fais semblant de la respecter pour casser l’autre en lui disant qu’il n’est pas parfait. Ceux qui croient être parfaits tombent dans la barbarie et la violence. Ils critiquent pour faire souffrir et rabaisser.
Quand je nie mon imperfection, je ne tolère plus les autres. Cette dureté du cœur vient du fait que je ne veux pas reconnaître la réalité. Quand je ne me vois pas comme faible et pécheur, imparfait et pas dans la vie comme il faut, je finis par me réjouir de voir les autres souffrir.
[Comment pouvoir aimer ?]
Je ne peux pas aimer, grandir, mûrir et goûter la vie si je ne veux pas me tolérer, reconnaître que je suis faible et que je souffre. Si je mets un voile pour ne pas regarder, je ne peux pas vivre le mystère, le bonheur, le salut. Je n’ai pas les forces, le courage, l’énergie et la résistance qui permettent le projet et l’éternité de la vie, la réussite, les miracles et les merveilles.
[Aimer c’est rencontrer, prier c’est être avec, être présent avec son corps].
Ce monde demande des sacrifices, des paroles, des oblations et de la gentillesse apparente. Dieu répond qu’il veut de la miséricorde et que pour cela, il veut un corps. C’est Dieu qui nous a institué un corps (pour aimer vraiment).
Je ne veux pas de ton argent, de ton bien ou de tes belles paroles, je veux ton corps, je veux ton regard. Je souffre, donnes moi un peu de temps. Jésus qui savait ce qu’il allait souffrir a demandé un peu de ce temps à ses disciples lors de son agonie au Jardin des oliviers. Il leur dit « venez prier avec moi, je suis tout seul ». Cette prière, ce n’est pas dire des formules. C’est répondre à cet appel : « Venez avec moi ». C’est le verre d’eau fraîche donné à l’assoiffé. C’est l’amour, la miséricorde et la tolérance pour l’homme le plus insupportable. Le fait d’être avec lui aussi.
[Il faut lui demander le courage de notre guérison].
Les apôtres l’ont dit. « C’est impossible ! Qui peut supporter tes exigences ? » ; mais Jésus est justement venu pour guérir et sauver les malades que nous sommes et on lui répond souvent « Mais comment oses tu dire que je suis malade ! ». On ne veut pas reconnaître notre maladie et être sauvé. Jésus lui-même ne dit pas de lui-même qu’il est bon. Combien de temps resterons nous hypocrites. Dieu nous dit qu’il n’a pas besoin de nos paroles de prière et de notre argent. Puissions-nous demander au seigneur le courage de nous reconnaître comme nous sommes, de voir notre réalité malheureuse. Le faire, c’est trouver une source d’eau de la vie en Toi. Il ne faut pas regarder « en haut », mais rentrer en soi même pour trouver une transfiguration, la sagesse et l’intelligence. Il est venu pour nous guérir non pas simplement avec des paroles de la bouche, mais pour que le Saint Esprit de Dieu soit en nous.
Soyons des outres neuves remplies du vin de la résurrection. Jésus nous donne ce vin nouveau, il est ce vin nouveau qui demande à être versé dans des outres neuves. Passons entre les mains du médecin éternel, soyons toujours dans la sécurité et la confiance en Dieu.
[Passer de la mort à la vie]

J’ai honte de mourir sur cette terre pour trouver Dieu, et je ne me rends bien souvent pas compte que je suis « mort » bien plus que si j’acceptais de reconnaître ma faiblesse. 

jeudi 24 décembre 2015

Veillée de Noël - Rite du feu. Chants de Noël syriaques : Al Bethlehem etc.


Chants du rite du feu - Veillée de Noël -
Paroisse Syriaque catholique 24 décembre 2015 - 20 heures. 

Chant- I Btoulto Yéldat.

Vidéo du chant Btoulou Yeldat Doumoro. 

Venez regarder la merveille, Celui qui était avant les siècles, est enfanté par une Vierge. Emmailloté, ce vieillard, de temps lointain, est né d’une Vierge.
Tout-Puissant comme les montagnes une jeune (femme) l’a porté en procession,
Lui qui offre le pain aux affamés, il tète comme un enfant
Un Fils sans commencement a voulu avoir un commencement.

Le nouveau-né est engendré et n’a pas de fin

Chant- II Eno Akimet. Psaume.

C'est moi qui ai oint mon roi Sur Sion, ma montagne sainte. Alléluia et Alléluia pour qu’Il raconte mon alliance.
Le Seigneur m'a dit: Tu es mon fils! Alléluia et Alléluia ! Je t'ai engendré aujourd'hui.
Demande-moi et je te les donnerai, Alléluia et Alléluia, les nations pour héritage.
Des extrémités de la terre ton pouvoir (s’étend). Alléluia et Alléluia ! Tu les conduis avec un sceptre de fer.

Venez louer celui que la Vierge a enfanté sans mariage. Prosternons-nous au Soleil de la justice qui a brillé du sein de la Vierge. Glorifiez-le sans cesse pour les siècles des siècles.

Chant- IV Bnison Sabar Gabriel.


En avril l’ange Gabriel a fait l’annonciation, en décembre (a eu lieu) ta naissance. Toi (qui est) engendré du Père, fruit du sein de Marie. Toi qui donnes la nourriture à tous les peuples pour la vie éternelle.
Ce jour là est béni, par lequel le monde a obtenu la paix. Le Père a envoyé son Fils, une exubérance d’amour et de vie.

Les hommes et les anges le glorifient pour son humilité.

Chant- V Brichit Itawo.

Jean a écrit au commencement était la Parole, et la Parole était avec Dieu, et la Parole était Dieu. La Parole est entrée par l’oreille au sein de la Vierge Marie, et a pris chair selon Sa volonté. Il est frappé d’anathème celui qui dit qu’Il n’est pas Dieu. Le Père, le Fils et l’Esprit Saint ne sont jamais séparés. Alléluia et Alléluia.

Le jour de ta naissance, oh Fils de Dieu, le Ciel et la terre avec toute la création ont exulté.  Des cris de joie, dans les Cieux la gloire, et sur la terre la sécurité et la paix. Les bergers et les mages ont offert leurs cadeaux. Les peuples et les générations ont chanté la gloire, Alléluia, de ta naissance.



Chant- VI Hallel, Hallel, Wémar.
Alléluia, Alléluia, et chantez Alléluia
Comme les bergers ont chanté Alléluia à Bethléem. 
Chantez, chantez, et chantez
Alléluia comme les bergers ont chanté Alléluia à Bethleem.

Toi le Sage, viens, vois et contemples, un Enfant nu, toute la terre dépend de sa volonté. Sois émerveillé, Lui dormant dans une mangeoire à Bethléem, et qui gouverne les deux mondes avec son Père. Toi (Jésus) la sécurité qui a réconcilié le Ciel et la terre, affermis ton Église et protège ses enfants par la Croix de lumière.   

Chant- VII ‘Al Bethléem. 
 
`al béth lhém dihoudo 'ebréth, 
Ouqolo dnousrotho chém`éth
Habibotho ouahdan doumoro.
Passant par Bethléem
J'entendis une berceuse très douce Qui m'a touché.

Qoloh dmaryam damnasro
Labroh, Sbayt bi mor ouahouit
émokh, Aboukh manou démokh
lo rghicho.
La voix de Marie chantant
A son fils: Il t'a plu, Seigneur, que je devienne Ta mère
Or Ton Père je ne le connais point.
Fqoud lasrofé dtolén
guéfayhoun,
Bghoudayhoun ouabsedrayhoun,
Bhouloléyhoun ouabqoudochayhoun
Ordonne aux Anges qu'ils élèvent leurs ailles.
selon leurs degrés, qui Te rendent louange en Sainteté.
Fqoud loh lémokh dtébroukh
outésghoud loch, Outétél loch
halbo lhoy nouro dahzo
Mouché `al Touro dsina
Ordonne à Ta Mère de tomber à genoux
pour T'adorer et donner du lait au feu,
que vit Moïse sur le mont Sinaï.
Brikhou dachbaq markabtho
braoumo, Oubam `artho ourio
gbo léh Halellu ., oubho
lmoukokhé.
Béni est celui qui abandonna son
char dans les cieux et a choisi
une étable dans une grotte, pour
y naître

lundi 14 décembre 2015

Sermon mariage, sacrifice et pardon.

Dans un couple selon le Nouveau Testament, l’homme (doit) aime(r) sa femme comme le Christ aime l’Eglise. Dieu demande à l’homme de se sacrifier, de souffrir, de donner son sang. Il dit « Je me suis donné complètement à toi, sans conditions, pour que tu sois heureuse et responsable ». C’est la juste manière de se donner. Si la femme a(vait) plus fauté, c’est parce qu’elle est plus sensible et blessée. Qu’elle n’est souvent pas dans son assiette, qu’elle a besoin d’amour, de tendresse, de patience et de dialogue.

Chez les Juifs, les fiancés étaient engagés dans une partie essentielle du mariage même s’il n’était pas encore consommé. Le choix des conjoints était fait par les parents, et malgré cette dictature sur le choix de savoir avec qui partager sa vie, des mariages étaient bien réussis, avec les valeurs et le respect.

Aujourd’hui, les hommes et les femmes se choisissent librement et les familles connaissent beaucoup de crises. Aujourd’hui, on fait des mariages de compromis. On fait un contrat : « moi je veux ça et toi cela. » Si ce contrat n’est pas respecté : « Au revoir ». Les conjoints ne supportent pas le poids douloureux du mariage. La vie était-elle meilleure qu’aujourd’hui ? Pourquoi décidait on de faire la vie ensemble tout de même ? Nos grand-mères disaient : « J’aime le sacrifice pour l’unité », alors qu’aujourd’hui, on ne connaît pas le sacrifice. Des femmes âgées m’ont dit. « Je suis restée. Il ne le méritait pas, mais je suis restée pour lui montrer le bon chemin, pour qu’il ne soit pas plus perdu ». Aujourd’hui on dit : « Si tu ne me donnes pas mes droits, je te laisse ». Cette société veut uniquement des droits sans les devoirs.

Dans un couple selon l’Evangile, il faut de l’amour, de la douceur, de la patience et de la bonne volonté.
Dans la chrétienté, celui qui aime ne cherche ni droits, ni devoirs, mais seulement la volonté de guérir et sauver. Nos mères n’étaient pas des mères qui veulent sauver un mari et des enfants. Les enfants ont besoin d’un père et d’une mère et la grandeur de la vie se trouve dans le sacrifice (pour ceux qu’on aime).

Pour unir les conjoints, il y a un élément de base, un rocher indispensable : la volonté de se choisir l’un l’autre, malgré les difficultés. Il faut aussi l’aide de Dieu pour connaître l’amour, pouvoir se sacrifier et être heureux de le faire. Je peux aussi plus facilement me sacrifier si c’est pour un bien plus grand pour moi, mais surtout pour ce qui fait du bien à l’autre. Je peux faire des efforts pour mon métier, pour mon égoïsme, mais j’en ferai surtout pour l’autre.

Pour pouvoir se donner, il faut aussi expérimenter le pardon et le salut de Dieu. Il ne faut pas avoir peur de nos péchés. Ne pas refuser de les regarder. Quand on les regarde, on peut être terrorisés, même par les petits péchés qui peuvent allumer une forêt entière. Ne négligeons pas une petite faute qui peut devenir cause de destruction et d’horreur. (Même si) l’autre me condamne et me juge en ne me permettant pas d’être pêcheur.
N’ayons pas peur au contraire d’avoir tendresse de nous-mêmes en reconnaissant que ce qui nous détruit (est une question) qui regarde les yeux de Jésus qui nous dit « N’ayez pas peur ». Que celui qui est malade regarde les yeux de Jésus qui dit « Si tu n’as pas peur (de ce regard de Jésus), tu vas même convertir le monstre, tu oublieras l’hypocrisie des autres qui te poignardent. Celui qui est détruit et blessé ne se sent pas capable, il doit chercher Jésus et c’est Jésus qui changera nos vies pour que nous le glorifiions sans cesse.

C’est Jésus qui te donne le courage d’aller vers l’avant. 

lundi 7 décembre 2015

Veillée de Noël le 24 décembre à la paroisse Saint Ephrem 17 rue des Carmes Paris.

La Veillée de noël aura lieu le 24 décembre 2015 à partir de 19h00
Horaire modifié, la cérémonie commencera à 19h00 au lieu de 19h30
17 rue des Carmes 75005 Paris.

Veillée de l'Avent avec la paroisse Sainte Marie des Batignoles

La paroisse Saint Ephrem ira à la recontre de la paroisse Sainte Marie des Batignoles le samedi 12 décembre.

Veillée avec les Chrétiens d’Orient Samedi 12 décembre à 20h à l’église Veillée de chant et de prière en partage avec nos frères des paroisses catholiques orientales de Paris.
Sainte-Marie des Batignolles 77 place du docteur Félix Lobligeois, 75017 Paris www.ste-marie-batignolles.com

Sermon du silence, pour faire germer la tendresse.

A propos de la naissance de Saint Jean-Baptiste et de la manière dont il reçut son nom.
Comment les parents de Saint Jean-Baptiste sont rentrés dans le silence.
Aujourd’hui, c’est le triomphe du bruit, partout. Au contraire Dieu impose le silence à Zacharie, père de Jean Baptiste qui n’a pas voulu croire qu’il aurait un fils avec sa femme, déjà très âgée. Ce n’est pas une punition de sa part, mais une thérapie. C’est une privation médicinale et guérissante. Il fait souffrir les personnes qui aiment la vérité, la justice et l’amour. Les justes l’acceptent comme on accepte d’être mis au feu pour être purifiés.
La femme de Zacharie, Elisabeth est plus mûre que son mari car elle garde le silence. Zacharie rentre dans ce silence car sans sa collaboration avec Dieu, rien n’aurait pu se faire. Dieu n’est pas un magicien (qui agit sans la collaboration des hommes).
Quand faut il annoncer les merveilles de Dieu ?
Zacharie et Elisabeth ne parlent qu’au moment où il faut le faire et annoncer ce qui s’est passé sans nourrir les curiosités jalouses et destructrices. On peut regarder (indiscrètement) par manque de confiance en soi, pour nourrir une jalousie du bonheur des autres.
La curiosité, comme aliment du conformisme.
Cette curiosité est l’une des maladies du siècle. La curiosité peut être bonne au contraire si elle construit au contraire sans alimenter mon orgueil.
C’est la religion de ceux qui demandent le prénom de l’enfant né de Zacharie et d’Elisabeth avec insistance et indiscrétion. Ils veulent imposer la loi (du conformisme social) en demandant que le nom de l’enfant soit le même que celui de son père (dans une reproduction automatique). Elle est dans une société qui est Agar, (qui est dans la transmissions de générations purement humaines), qui est dans une religion de la lettre, de l’aveuglement et de la destruction.
L’annonce d’une révélation de la tendresse de Dieu.
Le nom que l’Esprit Saint souffle à Zacharie pour son fils est Jean, ce qui veut dire la tendresse et l’amour de Dieu. C’est cela qui apporte le grand changement et la paix.
La tendresse c’est donner du temps, penser à l’autre, se soucier de lui.
La tendresse c’est du contact, (de la conversation), du support, de la patience.
La tendresse c’est aussi d’accepter de souffrir pour une vérité qu’on aura su montrer avec tendresse et pas pour faire du mal.
Dans le geste de Zacharie comme père de Jean, la signification de son nom change. Zacharie veut dire que Dieu a du souvenir. Si le père nomme son nouveau-né Jean, Zacharie devient alors celui qui se souvient des bontés de Dieu et les fait connaître au bon moment.
La tendresse et la croix.
La vocation chrétienne est d’être un homme juste et équilibré, qui sait être à sa place et donner sa tendresse. Nous sommes appelés à changer pour devenir cet homme juste, en acceptant de supporter la croix (qui se trouve souvent dans l’accomplissement de nos responsabilités).
La tendresse et le travail.
On peut se demander ce qui reste de nos vies quotidienne et de notre travail. Pourquoi nous faisons notre travail et le ménage, quelle est la part d’amour et de tendresse qu’on peut y trouver. Chaque instant est précieux, mais il y a des moments où on ne sait pas quoi faire, dans le vide et l’ennui.
L’homme sans Dieu est dans l’ennui et la routine, dans le non-sens, la mort et les ténèbres. Avec Dieu, la vie trouve son sens, moment après moment. Aucun instant n’est sans importance (même) dans la routine et le vide. Ceux qui s’abiment et se perdent dans le travail cherchent le sens de leur vie à l’extérieur d’eux-mêmes.
Ils sont à l’inverse de l’anachorète, du moine qui est fort est puissant en lui-même. Ceux qui sont dans la maladie et la peur vont vers les moines et leur demandent une bénédiction. Ils demandent des miracles, une guérison, de l’argent, de la santé. Ils sont comme Agar, la première femme d’Abraham et pas comme Sara (et sont esclaves de leurs œuvres humaines).
Nous n’avons pas vocation à être esclaves du travail, de notre passé ou du moment présent. Nous avons tout ce qu’il faut pour faire des miracles, changer, être forts, tout en connaissant ce qui est à l’intérieur de nous.
Il faut chercher en quoi ce travail est lié à ce qui est donné dans un débordement de générosité. Sans le don du travail, en cas de chômage ou de trop grandes richesse, la vie est vide.
La tendresse et la vérité.
Seigneur, donnes moi de me comporter avec les autres selon la loi, la vérité et la tendresse. L’une ne va pas sans l’autre. Des gens veulent nous tuer au nom de leur vérité déconnectée de la tendresse. La vérité sans tendresse rend fou. L’Etat gouverne bien souvent sur ce mode des passions (et des vérités conventionnelles) dans laisser de place à la tendresse.

Demandons la force d’être tendres ; avec l’aide de Dieu c’est possible. 

Sermon après un jour de violences.

Ceux qui sont sortis combattre le mal par leur amour ; ceux-là aucune balle ne peut les toucher, il sont dans l’amour et dans la tendresse. Comme eux, nous n’avons pas peur si la croix est notre échelle vers la vie. Nous ne reculerons pas devant qui que cela soit. Sortons, soyons heureux pour ne pas leur donner du pouvoir sur nous.
Nous pouvons essayer d’éclairer ce qui s’est passé à la lumière de l’expérience douloureuse de la vie des chrétiens syriaques depuis le VIIe siècle. Ceux qui entendent et comprennent les discours de l’islam fondamentaliste ont essayé de d’avertir la France de faire attention. Les victimes des attentats du vendredi 13 septembre sont mortes pour dire « réveillez-vous ». Cela n’attaque pas les musulmans, beaucoup d’entre eux sont gentils, mais cela dénonce l’islam fondamentaliste.
L’Evangile de ce jour parle de l’annonce de l’ange Gabriel à Zacharie, le père de Jean le Baptiste. Le nom de cet ange veut dire « la force de Dieu », mais ce n’est pas une force sans tendresse. Ce n’est pas l’image d’un dieu de violence et de torture que suivent ceux qui tuent et qui massacrent en son nom. Ils en font comme un père violent avec son fils au point de l’obliger à être mauvais. Ils veulent tuer tous ceux qui ne partagent pas leur doctrine.
Au contraire, Dieu manifeste sa puissance par sa tendresse. Il donne à Zacharie l’inspiration d’appeler son fils Jean, en hébreu Yo Hanon, « la tendresse et l’amour de Dieu ».
Cette tendresse de Dieu conduit à accepter le sacrifice de soi pour aimer sauver les autres. Le cardinal André Vingt-Trois nous appelait à refuser la haine car chaque homme est une manifestation de Dieu.
Dieu nous a fait une bouche pour que notre cœur puisse parler. Il peut aussi nous donner comme à Zacharie la vertu du silence. Il lui dit « tu seras silencieux ». Il ne s’agit pas de s’endormir (dans la passivité), mais de méditer, de contempler, de discerner pour pouvoir parler comme Dieu, dans l’Esprit. Comme nous avons deux oreilles et une seule bouche, il faut écouter deux fois plus qu’on ne parle.
Ecouter, c’est aussi se rappeler qu’il a dit : « Sans Moi, vous ne pouvez rien faire » et savoir que seul Dieu peut réaliser la paix.
Cette réalisation se trouve dans la mémoire que nous faisons de la grand-mère d’une famille de la paroisse. On a célébré ses noces céleste (au terme de sa vie terrestre). Elle a su, durant sa vie, être silencieuse pour écouter la voix de l’amour, de la fidélité, de l’unité et de la paix. Elle a su être sur le chemin de l’épanouissement et du changement.
Dieu dit que ceux qui éduquent leurs enfants dans la justice brilleront comme des étoiles dans le ciel. Que l’exemple (des bonnes personnes) nous rende plus courageux et plus prêts à nous sacrifier.


Prière.
« Illumine les yeux de notre conscience et ceux des autorités des pays qui subissent le terrorisme, que celui-ci soit visible ou caché.
Que ces autorités puissent te glorifier avec tranquillité et sérénité et t’imiter, (Toi qui es un Dieu de bonté). Qu’ils puissent aussi imiter les pères de l’Eglise et ceux qui ont été grands dans le sacrifice d’eux-mêmes pour Toi.
Accordes le pardon pour tous les péchés et les défauts de nos défunts et accordes leur le repos éternel.

Toi qui es Dieu de la vie, des merveilles et des bonnes aventures, Envahis nous de ton Esprit Saint.