dimanche 30 mars 2014

Nous avions de drôles d’idées avant d’être guéris.

Vivre dans le bonheur et suivre des morts ! Etre projeté en touts sens comme un ballon de foot au lieu de viser directement le but ! Quelle ironie ! Quelle absurdité ! 
Cette étrangeté de la vie selon l’esprit du monde nous est montrée par l’histoire de la guérison de l’enfant de la veuve de Naïm. 
Le nom de Naïm signifie le lieu du bonheur et on y voit une foule suivant un mort. Elle est comme nous bien souvent, qui suivons nos passions humaines et les maîtres du moment. Ces passions font de nous des êtres ballotés au gré des vents, poussés dans une direction ou une autre comme des ballons de football au gré des idées qui nous passent par la tête. 
Elles nous conduisent souvent dans les abîmes du désespoir et dans des idées de mort. Nous suivons ainsi bien souvent des maîtres temporels, des intellectuels ou des politiques qui ne savent pas eux-mêmes où aller. 
La veuve de Naïm a perdu son mari. Elle a aussi perdu son enfant né de la chair et du sang. Elle est comme Eve après la chute, une femme qui a détourné sa capacité spéciale d’amour et de don de la vie loin de son véritable époux. Comme Eve, et comme nos âmes, la veuve de Naïm est dans le désespoir parce qu’elle a oublié que son véritable époux c’est Dieu. Que son véritable but c’est de se donner à lui, de le rencontrer face à face et de lui obéir en tout. On peut dire cela par un jeu de mots. Pour désigner Dieu, on utilise souvent le mot « El » (qui se retrouve dans des prénoms comme Emmanu-El qui signifie « Dieu est avec nous » par exemple). En araméen, on parle du but en disant « Il », Dieu « El » doit donc être le but « Il », du match de foot de notre vie, toute tournée vers un but sans limitations vers le haut.
L’histoire de la veuve de Naïm est aussi celle de la résurrection du cœur d’une femme. Le récit est tourné vers elle. Jésus rend son enfant à sa mère. Cette veuve devient comme la Vierge Marie, qui a elle aussi perdu son mari et son fils. Par sa parfaite obéissance envers Dieu, la Vierge est parvenue au bonheur à travers les tribulations. Son fils qui était mort lui a été rendu vivant. Nous aussi nous pouvons retrouver la vie. Comme le fils de la veuve de Naïm et comme ceux qui suivent son tombeau sans se rendre compte qu’ils sont déjà dans une ville dont le nom veut dire le bonheur que Dieu nous prépare. En retrouvant notre vocation d’âmes épouses du Christ, nous échappons aux passions et aux désespoirs du monde. Nous ne sommes plus ballotés d’un côté l’autre mais orientés vers le but de nos vies. L’obéissance à Dieu pour le rencontrer parfaitement. Il ne s’agit pas de l’obéissance de l’esclave soumis à un pouvoir, mais de l’âme qui obéit par amour à son créateur. 
En parcourant les chemins de Galilée, il faut monter depuis Nazareth pour parvenir à Naïm. De même, dans nos vies, il faut monter pour parvenir au bonheur que Dieu nous promet. En étant chrétiens, nous y sommes déjà, mais il faut se déprendre des passions pour le vivre pleinement. Il faut s’en défaire pour obéir toujours plus à Dieu en écoutant toujours plus sa parole. Cela peut nous permettre de retrouver la vie alors que nous étions morts et de vivre pleinement de ses joies, sa paix et son confort.

mardi 4 mars 2014

Pourquoi le carême commence t’il avec les noces de Cana ?

Pour vivre le carême sans légalisme, il faut penser que nos privations sont comme celles qu’on s’impose quand on oublie de manger pour courir vers quelqu’un qu’on aime, ou quand on soigne un ami. On se débarrasse alors de tout ce qui peut nous empêcher d’aimer.
Il est donc logique que le carême commence par la mise au premier plan d’un mariage, et en particulier les noces de Cana, le premier mariage de la nouvelle alliance. L’introduction de l’union du Christ avec son Eglise.
Les six jarres de l’ancienne alliance servent à accueillir le changement de l’eau en vin.

On ne voit pas les mariés dans le texte des noces de Cana, car l’Evangile porte notre regard sur l’essentiel. Quand on va dans un mariage on s’intéresse à la robe, aux sentiments des mariés, mais il faut surtout voir que le mariage est une analogie la vie divine et de l’échange d’amour en la Trinité. Le mariage change aussi l’eau de nos désirs en vin. C’est un partage du bonheur de Dieu, de la divinisation que Dieu nous apporte. C’est un partage de la volonté de Dieu. Aux noces de Cana, Marie se révèle aussi comme la mère qui sait dire à ses enfants ce qu’il faut faire. 
Image: WGA