samedi 12 avril 2014

Comment lire les notes carrées et les neumes du chant grégorien ?

On peut lire de plusieurs manières les anciens manuscrits liturgiques car leurs partitions ne disent jamais tout de ce qu’il faut chanter. C’est aussi le cas avec la notation actuelle, mais bien plus avec les neumes et les notes carrées utilisées au Moyen Age et jusqu’à nos jours dans le chant grégorien.
Ces notations anciennes n’étaient pas faites pour tout inscrire, mais pour servir de support au chant. Elles ont commencé par noter la manière de chanter avec des neumes, puis elles ont placé les notes sur des portées pour montrer leurs hauteurs relatives. La notation carrée a cherché à mesurer la durée relative des notes pour faciliter le passage à la polyphonie.

L’un des principaux débats autour de la lecture de ces notes concerne leur durée.
La tradition du chant « grégorien » diffusée dans les paroisses à partir des recherches des moines de Solesmes a généralement choisi de lire les successions de notes carrées comme des notes égales.
D’autres musiciens tels que Marcel Pérès, pensent que les notes carrées n’étaient pas toujours lues de la même manière. Pour creuser cette question il s’appuie sur les anciens traités de musique, mais surtout sur la comparaison des textes et des manuscrits avec des pratiques traditionnelles qui ont conservé des manières de faire du passé. On retrouve en effet dans les chants corses ou byzantins des formes musicales décrites par les traités ou les manuscrits anciens.
On peut comparer ces deux approches à partir de morceaux placés sur Youtube.

La différence de temps et de rythmes est très sensible dans le chant des impropères « Ô mon peuple, que t’ais je fait ? », partie de l’office de l’adoration de la croix du vendredi saint (ancien et nouveau rite).
Il s’agit ici de mélodies très anciennes, transcrites dans les manuscrits du chant vieux romain, les voici chantées à la manière grégorienne.

 

Partition qu’on peut acheter dans cette édition et dont l’original est visible ici.

Chant des Impropères par l’Ensemble Organum, dirigé par Marcel Pérès.
 

Les pèlerins du XIIe siècles pouvaient chanter des mélodies telles que celles du Codex Callixtinus, qui ne sont elles aussi pas lues de la même manière selon les interprétations à notes égales ou non.

On l'entend dans le chant du "Dum pater familias" chanté par l’ensemble Sequencia


Le "Dum pater" chanté par l’Ensemble Organum

Sa partition en notation moderne


L'Ensemble Organum propose cette année un stage de formation à la lecture de la notation carrée aux différentes époques du chant grégorien. Il aura lieu à Moissac du 18 au 25 juillet 2014.
On peut retrouver des milliers de pages de partitions liturgiques anciennes sur le site Gregorien.info


dimanche 6 avril 2014

Guérison de l'aveugle Bartimée

La liturgie nous mène ce dimanche aux portes de Jéricho, continuant les récits de guérison du Carême. L’aveugle Bartimée est aux portes de Jéricho.
Il est devant les murailles d’une ville associée dans la Bible au règne de la violence et de l’appétit de pouvoir. Pour sortir de l’aveuglement, il va vers Jésus et lui offre son cœur et sa confiance. Il est guéri et part à la suite de Jésus. C’est par sa lumière que nous sortons de l’aveuglement. C’est sa lumière qui nous guide vers lui et qui seule peut nous montrer tout ce que Dieu fait pour nous.