dimanche 8 novembre 2015

Sermon du renouvellement

Sur la fête de la dédicace du Temple
L’évangile du jour nous conduit sur le chemin de la vraie vie. Il nous conduit à la suite de Jésus qui est sage et très heureux. Jésus agit pour que nous puissions découvrir notre vocation dans une vie concrète. (Il est un modèle pour mener sa barque sur le chemin de la vie.
[Jésus est le chemin]
Jésus-homme dit « moi et le Père nous sommes Un ». Il est une figure d’épousailles nuptiales au-delà de la « chair ». Il montre l’exemple d’une fusion voulue et individuelle. Jésus était un exemple car il savait ce qu’il voulait et quel chemin adopter, sans hésiter. Il était sans ces inquiétudes que nous avons dans la tête à propos de l’avenir ou du but professionnel, familial ou spirituel de nos vies. Il savait où conduire son esprit. Jésus est simple et pas compliqué sans être naïf pour autant. Il montre comment être avec Dieu en sachant évoluer sans changer d’avis sur l’essentiel.
[Un chemin de vie]
Il annonce d’une certaine manière la Vie éternelle (et accomplie) en disant « Peu importe où je serai, cela m’est égal pourvu que je devienne quelque chose de bien ». (L’avenir et le chemin qu’il ouvre) est comme un cadeau invisible. La vie éternelle (qu’il annonce) est comme la succession de cadeaux de la vie. (Elle est la somme des renouvellements qu’elle nous apporte.
[Une fête du renouvellement de la vie]
En ce jour où les chrétiens commémorent la fête juive de la dédicace et de la purification du Temple, nous pouvons réfléchir sur les grandissements et les mûrissements de notre vie.
[Le renouvellement passe par un nouveau départ]. S’il y a eu une blessure ou une fissure dans nos vies comme dans un vase, il faut démonter les morceaux, (assumer la cassure pour recoller ensuite proprement les morceaux). Cela me permet de faire mieux avec mes mains créatrices, pleines d’amour et d’invention. On a parfois peur d’être détruit et renouvelé [Comme dans le baptême], alors que cela permet de refonder quelque chose de plus beau pour se renouveler.
[Un renouvellement par la patrie, la culture et l’identité]
Ce renouvellement est proche de celui du Temple des Juifs. C’était le centre de la vie spirituelle et de l’identité du judaïsme. Le fait que (les rois grecs issus de la conquête de la Judée par Alexandre le Grand) aient pu toucher à ce Temple était très grave. Il fallait restaurer l’identité et la culture du peuple juif après cette blessure par l’occupant grec et par son paganisme. Celui-ci avait interdit aux Juifs d’être dans le Temple et avait profané l’autel du Seigneur (en introduisant des dieux païens dans le sanctuaire).

C’est contre ces profanations qu’a eu lieu la révolution des Macchabées. Le livre de la Bible qui raconte leur combat montre leur merveilleux esprit patriotique et leur soulèvement légitime contre un occupant parasite. Il montre une résistance contre l’assimilation de la culture grecque. En faisant le rapport avec la condition d’exilés de bien des Syriaques, on peut dire que nous sommes appelés à une intégration, mais pas à une assimilation, dans un mouvement qui ne nous prive pas de l’essentiel.
Le renouveau passe par la réappropriation de trois éléments non négociables : Patrie, Culture et spiritualité. Jésus les restaure dans sa personne et son parcours. Avec lui je ne peux pas être déraciné spirituellement et moralement. En célébrant la fête de la dédicace du Temple, il reconnaît l’importance de la patrie, de la culture et de la spiritualité.
[Un renouvellement par le miracle de la lumière de Dieu]
La (nouvelle) dédicace du Temple, à l’occasion de la victoire (des Maccabées) a été l’occasion d’un miracle. Un peu d’huile sacrée avait été conservée à l’abri, avant la profanation du Temple par les rois grecs, dans l’espoir d’un renouveau. Après la victoire, cette huile a été versée sur le Temple. Le lendemain il a brûlé et a été purifié par le feu.
De même, ce sont l’amour et le feu de Dieu qui nous rénovent et nous rendent sages et capables de discerner le bon chemin.
Autre miracle proche de ce temps pour les Juifs, celui de la fête des Lumières. L’huile sacrée du candélabre à sept branches n’était plus disponible que pour un jour, et la flamme a persisté pendant huit jours.
De même, le peuple des baptisés serait toujours égaré dans le néant sans être guidé en chemin par sa lumière. Il en resterait aux pauvres « lumières » humaines d’une raison trop cartésienne, liée au corps et à ses mouvements psychologiques.
[Renouveau par l’esprit d’enfance]
Pour donner à nos chemins de vie un sens de beauté, de paix et de confiance, vers la résurrection, nous avons à restaurer l’image de l’enfant en nous. Toutes les valeurs et les lumières se trouvent dans l’enfant. Les bébés ne savent pas mentir et être hypocrites. En voyant un enfant, on a une paix intérieure. On devient sauvage et menteur en détruisant l’enfant qui est en nous. Nous n’arrivons pas à le détruire tout à fait, mais seulement à le voiler. Si nous faisons cela, il souffre et crie de plus belle. En retrouvant l’esprit d’enfance, nous réapprenons à être cajolés et à écouter la voix de Notre Père. L’enfant qui est en nous a besoin de grandir sans être rejeté.
[Renouveau qui nous libère de la peur de la mort]

Celui n’a pas connu de rénovation intérieure en lui a peur de la mort. Il ne trouve pas en lui l’énergie de l’espérance et risque d’être de ces morts qui refusent la lumière de Dieu. La mort éternelle, c’est le refus du renouvellement que Dieu nous donne. C’est le refus du renoncement à tout ce qui peut être orgueil de nous-mêmes, (le refus du retour à l’esprit d’enfance qui permet d’entrer dans les chemins du seigneur). 
Image. Judas Macchabée priant pour les Hébreux morts en état de péché. Rubens. Nantes.