lundi 26 janvier 2015

Découvrir qui est Jésus pour « Vivre dans la vérité » et trouver le salut, malgré les offenses.

[Jésus dit à ses contradicteurs que ses œuvres témoignent pour lui].
L’identité de quelqu’un n’est pas seulement de papiers, elle est liée à sa mission, à ses responsabilité et à sa charge.
Quand on rencontre quelqu’un, on lui demande qui il est, pour être rassuré. On se demande : Que cherche-t-il ? Qu’attend-il de moi ? Que vient-il faire ici ? Dans certain cas, le nom de famille peut donner une indication, par exemple de métier. En Orient, le nom Najjar correspond est aussi le nom du métier de menuisier. Dans ce cas, et souvent pour nous, l’identité est attachée à la profession qu’on exerce.
Quand on reçoit le baptême, on reçoit un nouveau nom qui correspond à la mission du future baptisé. Ce nom est celui de saints qui forgent la personnalité de la personne.
Qui est Jésus ?
Il a reçu ou s’est donné plusieurs noms pour témoigner de lui-même.
Il n’a pas besoin que les autres lui disent qu’il est Dieu, il le sait bien lui-même. Il le dit pour que nous soyons sauvés.
De notre côté, nous recherchons des témoignages des autres sur nous-mêmes, et c’est souvent pour rassasier l’esprit de tentation qui nous empêche d’écouter la voix de Dieu.
Nous sommes tentés de définir le salut en dehors de cette voix.
Le salut que nous attendons n’est pourtant pas une solution mathématique ou une solution. Le salut, c’est une expérience. C’est un état de présence (à soi-même) à chaque moment.
Nous avons toujours peur. Le salut viendra-t-il ? Serons-nous sauvés ?
Le salut n’est pas un chose qui se prouve, mais qui se vit.
C’est quelque chose qu’on ne peut pas transmettre aux autres directement. On peut seulement leur transmettre un témoignage de joie et de lien intime et courageux avec le Christ. Sa parole peut ne pas être en nous car nous n’y croyons pas.
Le salut ne se comprend pas par la raison. La raison s’enchante et s’exalte quand on vit le salut, mais elle ne peut pas le circonscrire. Elle découvre la paix totale, l’amour et la joie de vivre.
Le salut est plus qu’un moment de soutien dans la détresse, un don où une guérison psychique. C’est un profond renouvellement spirituel. C’est la découverte que je suis important, que j’ai des talents et des pouvoirs, mais pour que Dieu soit glorifié.
Jésus n’a pas jugé être digne d’être à l’égal de Dieu. Il s’est fait petit, serviteur, il a connu la faim et la souffrance, a été torture, insulté et flagellé, mais sa gloire n’a pas été touchée et n’est pas touchée par cela.

Personne ne peut me priver de ma gloire et de ma dignité. Elle est indissolublement liée à mon corps et ce corps ressuscitera. Jésus dit qu’il n’a pas besoin de ses amis ou de ses parents. De même pour nous, des personnes arrogantes peuvent nous dévaloriser, y compris dans nos familles, mais sans nous priver de notre gloire. Ces personnes disent « tant pis pour la vérité ». Elles suivent leur intérêt et leurs émotions ou leurs sentiments. Elle se cachent la vérité.
Jésus dit au contraire qu’il est venu imposer le glaive qui peut séparer le père et le fils ou l’homme et sa femme en apportant la vérité. Jésus meurt pour avoir apporté ce témoignage de vérité, en ayant pris le risque de souffrir et de mourir.
Ce témoignage de vérité, c’est de dire « Regardez mes œuvres ».
Certains disent qu’ils défendent la vérité, mais leurs œuvres sont corrompues. Même au sein de l’Eglise, on peut rencontrer des personnes qui détruisent par leurs mensonges, mais il ne faut pas rester esclaves de ces mensonges.

Dites la vérité, et vous serez des hommes libres à l’intérieur de vous, avec la satisfaction et la gloire que Dieu nous donne. La vie est sérieuse. Soyons courageux et fermes dans la vérité, avec amour et fermeté, sans avoir peut d’affronter ceux qui sont sur le mauvais chemin. 
Image Site Vasari

dimanche 11 janvier 2015

Comment habiter notre vie ?

C’est la manière dont nous habitons (notre vie) qui donne le sens de notre liberté. Les disciples de Jean le Baptiste demandent à Jésus où il habite. Il veut habiter dans nos cœurs pour que nous fassions sa volonté, car faire sa volonté nous donne la vie.
Nous avons dans les Évangiles du jour un petit écho des événements tristes et de la menace des djihadistes et des islamistes pour le monde entier. Les disciples du temps de Jésus ont su ne pas être meilleurs. Saül a tué avant de se convertir. Celui qui s’est manifesté à lui est venu pour faire le dialogue, convertir et rendre la raison. Il a restauré la dignité de l’homme qui (devient comme) identifié à Dieu par Jésus. (Par lui, Jésus) L’homme est Dieu, et tout particulièrement ceux qui sont persécutés.
Paul, (surpris sur le chemin de Damas) demande qui s’adresse à lui, et Jésus répond qu’il est celui que Paul persécute. Il est en effet persécuté par une religion gouvernée par son histoire et ses passions.
Saül pense qu’il agit pour « défendre Dieu » ; mais Dieu n’a pas besoin de cela.
Les chrétiens témoignent quand les djihadistes utilisent la violence pour « défendre » Dieu. Saül, devenu Paul par sa conversion, témoigne que Jésus ne lui a pas dit « Je veux me venger » (du mal que tu m’as fait en persécutant mes disciples). Pour être dans la même disposition d’esprit, le chrétien doit recourir à l’Esprit Saint pour maîtriser la rage légitime qui est en lui quand il est face à la barbarie.
Les apôtres étaient, [ou gardaient en eux des réflexes] des terroristes. 
Jean le Baptiste était le premier recruteur des terroristes. Ses disciples étaient des soldats recrutés pour aller massacrer les occupants romains. Jean Baptiste emprisonné attend encore le Messie conquérant qu’attendaient les Juifs. Il a la hache à la main. Ses disciples vont vers Jésus en se demandant s’il est le Messie qui est venu pour restaurer le royaume juif sur la terre. Ils voudraient un royaume d’une seule couleur et d’une seule idéologie ; un royaume sans diversité et respect de l’autre.
Le Christ au contraire est en marche sur le chemin de Dieu. Le christianisme est la religion la plus proche de Dieu, mais il ne faut pas l’enfermer dans des limites. Dieu dit de lui-même « Je suis celui qui suis » ; je suis un Dieu d’amour, de bonté, de tendresse et de miséricorde.
Les disciples de Jean Baptiste demandent aussi à Jésus où il réside. Ils rêvent de trouver le camp d’entraînement où les troupes de Jésus pourraient préparer un djihad afin de restaurer un royaume uniquement Juif en Terre sainte. Jésus répond qu’il n’a pas de lieu de résidence établie. Il n’a pas trouvé de place à Bethléem, au point de naître dans une étable. Alors que par sa nature, il est le Dieu de l’univers, il n’avait pas où reposer la tête. Il n’habite nulle part, mais dit à ceux qui l’interrogent de venir à lui.

Jésus est toujours en déplacement pour venir changer les cœurs aveugles et endurcis. Il amène ceux qui le rencontre à voir leur endurcissement et leur cœur pétrifié. Il apporte le choc d’une lumière intense. Pour Saül, cette lumière intense le fait sortir de l’impression qu’il avait d’être un bon croyant parce qu’il appliquait la Loi à la lettre alors qu’il tuait et voulait aller à Damas pour y tuer aussi les premiers chrétiens de cette ville. En recevant une forte lumière, on est ébloui et même un peu aveuglé. La lumière de Jésus est une lumière qui guérit, mais l’arrivée de cette lumière peut être une souffrance, mais c’est une souffrance de guérison. On souffre dans ce monde comme on souffre dans les douleurs de l’enfantement.
Si Jésus n’a pas de lieu, nous par contre, nous aimons les belles habitations. En se présentant, on demande souvent « où tu habites » et on aime les beaux quartiers, au point d’oublier qu’une maison ne se limite pas aux belles pierres qui la constituent.

Un bon lieu de vie est celui où il y a une vie de famille, la communion, l’amitié, la fidélité et l’obéissance dans la vérité. La maison sans la famille est froide et déserte. C’est un tombeau pourri, même s’il est orné de marbres à l’extérieur.
La maison de Dieu est une famille trinitaire, Père, Fils et Saint Esprit. Le Temple de Dieu, c’est aussi le Christ. C’est le lieu où il va être « Dans la maison de mon père ». Jésus demande « Où est le Temple ? ». Il dit aussi qu’on n’adore pas forcément bien Dieu dans un temple de pierres merveilleuses. Le lieu où l’on peut bien adorer Dieu, c’est celui où on l’adore en esprit et en vérité. Saint Paul dit à la suite de cela que les chrétiens sont « Le Temple de l’Esprit Saint » et quand l’Esprit Saint est là, sont présents aussi le Fils et le Père.
Alors vous aussi, vous êtes l’habitat de Dieu. Jésus dit en effet que la maison de mon Père, c’est celle où l’on prie. Par la prière, nous devenons corps mystique du Christ. La prière aide aussi à former la communion des fidèles. Cela rejoint l’idée que là où deux ou trois personnes sont réunies pour prier, Dieu est présent lui aussi.
Certains se demandent pourquoi Jésus semble ne rien faire pour les déracinés, pour ceux qui ont été chassés de leurs maisons. (Il agit peut-être pour nous redonner une maison de pierre, mais) il vient surtout habiter nos cœurs. (Pour que cela soit possible), il veut que nous sachions maîtriser nos rages, tout comme Saül l’a fait en se convertissant et en cessant de persécuter les chrétiens.

Les djihadistes veulent fonder le royaume de Dieu sur cette terre. Un tel royaume de Dieu ne peut être bon que s’il annonce déjà le royaume céleste en étant fondé sur la bonté. 
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mardi 6 janvier 2015

Heureux ceux qui cherchent vivent et cherchent le désert où Dieu se trouve.

Nous ne sommes pas pour dire « bonne année ».
En début d’année, je me demande quel a été mon but l’an passé, ce que j’ai réalisé comme époux, comme enfant ou dans ma vie professionnelle. Je me demande quelle a été la part de paix et de vérité dans ma vie.
Il ne faut pas quitter notre curiosité anthropologique essentielle. Il faut prendre courageusement entre ses mains cette soif existentielle de vérité, de conscience et de paix pour parvenir en fin de compte à la découverte du principe de notre vie. Quand nous sommes sur le bon chemin de cette quête, nous sommes comme celui qui conduit une voiture sans peur et sans hésitation.


Nous ne sommes pas pour dire « bonne année ».
Pour l’être croyant, le futur et le passé n’existent pas, seuls sont importants les mystères de l’amour et de la conscience. Seul compte le « je suis » ; ce qui fait que nous sommes comme Dieu lui-même se définit, tournés vers l’être, la vie et l’instant présent. C’est pas la porte de la conscience que nous découvrons que nous pouvons aussi dire « Je suis ». C’est ce qui est hors du temps qui fait notre vie. Si je reste esclave du temps, ne me demande ce que va devenir mon année, s’il y aura la paix ou la guerre et je suis malheureux. En attendant ce qui va se passer, j’oublie l’instant présent, alors que c’est dans cet instant que se trouve la semence de la vie.
En regardant le passé, j’ouvre des blessures. En regardant le futur, je meurs de peur. Passé et futur sont (alors) deux monstres qui me font dire intérieurement « C’est foutu ! ».
Pour échapper à la peur du passé et du présent, il faut juste regarder quelques mètres devant soi.

Il y a devant moi l’infini et le désert. Il y a au-dedans de moi le trésor, l’amour et la providence de Dieu. Nous ne sommes pas capables d’être (pleinement) une providence entre nous, car les soins que nous pouvons nous donner les uns aux autres sont bien moins forts que la providence.
Si j’en reste à mon identité humaine ; j’ai toujours peur, j’ai toujours des lacunes et la tentation de me confier à des assurances extérieures qui me laissent toujours des inquiétudes. La peur me laisse me renfermer sur moi-même. Rien ne peut nous prémunir contre les temps de désert et d’insécurité, ni la santé, ni l’argent, ni le travail. Au-delà des efforts de l’entraide humaine, ce qui fait que « Je suis » me donne la joie et la paix de celui qui n’a plus peur et qui a conscience qu’il est éternel.

Heureux sommes-nous si nous connaissons ce néant qu’est le désert. Dans ce désert, ce vide et ce néant, nous sommes des êtres de passions et d’exigences. Dans ce néant et cette mort, Dieu est vivant et existe. Sa première création est le néant et le vide, et il ne l’a pas fait en vain mais pour que l’homme éprouve cette peur, ce sentiment que « C’est la fin » et qu’il est déboussolé. Ceux qui sont dans ces sentiments sont plus proches de Dieu dans ce désert (que dans le confort).

Notre vie est un désert où il y à Dieu. Nos multiples petites morts quotidiennes sont des changements d’état continuels. Nous sommes plongés dans le sentiment du néant et de l’obscurité comme si nous étions dans le ventre de notre maman, avant de naître à la pleine lumière de la vie éternelle. Notre « sœur la mort » dont parle Saint François d’Assise est un enfantement qui nous ouvre à la Vie. Il faut passer par le néant pour prendre conscience de la vie qui se dévoile, pour découvrir ce que peuvent être la joie, la paix et la fraternité.
En acceptant de prendre conscience du néant de la vie, nos (petites) réponses (déjà construites) se vaporisent. Ce n’est pas l’homme qui fait le bonheur, mais c’est la vie qui se révèle à nous.
L’évangile nous dit que c’est dans le désert que se trouve la paix. Il annonce que toute montagne sera abaissée par le triomphe d’une humilité aussi grande que celle de Dieu. Il a accepté d’être petit alors qu’il est tout puissant. De même nous avons une part de puissance humaine, nous pouvons tuer ; mais cette puissance doit mourir pour être enfantée. Jésus nous dit que nous n’entrerons pas, dès aujourd’hui, dans le Royaume de Dieu si nous ne sommes pas comme des enfants.


Heureux sommes-nous si nous savons mourir (de toutes les petites morts de nos vies et abandonner nos plans, nos sécurités, les blessures du passé et la peur de l’avenir). Savoir « mourir » est important, car la mort et la vie ne se séparent jamais dans la vie terrestre. [Mors et vita conflixere mirando]
Pour vivre vraiment, il faut mourir en aimant et en consacrant tous nos talents à nos frères. Si tu as deux vêtements, deux talents, il te faut accepter de « mourir » en les donnant.
Il ne faut pas avoir peur de continuer son exode à l’intérieur de la vie humaine. Les israélites dans le désert ont reçu la providence de Dieu, au milieu de l’épreuve, de l’incertitude et de la mort. Dieu leur a donné la nourriture qui vient du ciel et de l’amour. Ils ont rencontré ce rocher qui donne l’eau vive et qui n’est autre que Jésus, avec eux dans le désert comme le dit Saint Paul dans l’épître de ce jour.
Les israélites qui ont eu peur dans le désert, qui ont abandonné la foi dans la providence et qui voulu retourner à l’esclavage en Égypte sont morts. Ceux de nos frères qui sont dans le désert et regardent d’abord leur santé physique et psychologique ne sont pas libérés.

Si vous êtes dans le désert, vous êtes dans un chemin où il faut regarder le Seigneur. Heureux êtes-vous si vous êtes dans le désert.
Cherchez le désert et la voix de Dieu qui n’est jamais dans les assurances extérieures, mais se trouve dans le néant … ouvert à la providence et à la Vie que Dieu veut nous donner. 


Image Marie Madeleine pénitente par Georges de la Tour