mardi 15 juillet 2014

Qu'est ce que le bon pouvoir ?

Dans l’Evangile de ce jour, Jésus entend les apôtres discuter entre eux pour un poste et un pouvoir temporel en se demandant qui sera le premier parmi eux. Réfléchissons sur la pédagogie de Jésus. Face à ceux qui font le mal, le seigneur reste silencieux. Jésus veut le dialogue, il écoute, ne dit rien, puis pose une question qui réveille les consciences.
Les nations d’aujourd’hui sont en dispute pour le pouvoir, et cela les conduit vers l’acharnement, le terrorisme, le massacre et le carnage. Il faudrait demander des comptes aux pouvoirs, à ces partis politiques assoiffés de pouvoir terrestre qui courent derrière le mensonge. De nos jours, dans la lutte pour le pouvoir, on tend des pièges et on achète des postes pour empêcher ceux qui pourraient diriger justement de parvenir au pouvoir.
Ce complot contre la justice peut aussi se jouer dans notre cœur quand l’orgueil et la jalousie nous touchent en voyant ceux qui ont un pouvoir que nous n’avons pas. Ce n’est pas un péché d’être tenté par cette jalousie. C’en est un de lui donner une prise sur notre cœur. Si l’envie rentre dans notre cœur, cela rend la vie invivable et conduit à la violence, qui peut aller jusqu'au massacre.
Au désert, Satan tente Jésus en lui offrant la supériorité sur le monde, mais cette supériorité n’est pas le vrai pouvoir. Le vrai pouvoir n’est pas dans les intentions et les paroles, mais dans les actes bons.
Quel est donc le bon pouvoir ?
Comment Jésus montre t’il le pouvoir ? Avec un bébé. 

En y réfléchissant nous voyons quel est l’incroyable pouvoir de séduction d’un bébé. Dans le métro, tout le monde sourit à un petit enfant. En voir un donne du courage, de la sincérité, de l’innocence. Le petit enfant ne sait pas mentir, son sourire est pur et il bouge le cœur. C’est à ce type de pouvoir que nous sommes appelés. Le pouvoir le plus fort, c’est celui de l’humilité et de la douceur, celui de la bonne volonté et de la tendresse.
Nous avons tous un pouvoir. Nous l’avons déjà par le simple fait que nous existons et que nous sommes revêtus d’une dignité éminente, même celui qui est un clochard. L’existence elle-même est un pouvoir.
Le pouvoir par lui-même est saint. Dieu est celui qui a le pouvoir dans les cieux, sur la terre et sur les âmes. Il faut chercher le pouvoir. Ce n’est de l’orgueil de le faire que si l’on n’est pas digne de ce pouvoir, qui si l’on n’est pas à la hauteur et si on cherche son intérêt individuel.
Que font les chrétiens face aux pouvoirs injustes ?
On demande souvent aux chrétiens quel est leur pouvoir. (Staline disait, « le pape, combien de divisions armées de chars de combat et de soldats ? ». Il leur posait une question de pouvoir), quand il faudrait demander comment les chrétiens répondent aux pouvoirs qui les oppriment. Il le font par la prière, la foi, le courage, la justice et les bons exemples. Il le font aussi parfois malheureusement par le spectacle de leurs divisions.
Ceux qui massacrent et coupent les têtes ne peuvent pas mettre la main sur votre corps de gloire, qui paraîtra lors de la résurrection. Les pouvoirs extérieurs ne peuvent toucher l’âme humaine. Satan, lui peut la jeter dans la géhenne.

Ceux qui ont mené le bon combat sont au contraire dans le pouvoir d’amour de Dieu, engloutis dans le vaste cycle éternel de la présence de Dieu. 

mardi 8 juillet 2014

Jésus est venu apporter un glaive de paix

« Je ne suis pas venu apporter la paix, mais le glaive. » Jésus n’est-il qu’un diviseur parmi tant d’autres ?
Ceux qui portent les glaives des hommes alimentent toujours la machine à massacrer et à torturer. Le péché présent en chacun de nous est une autre forme de machine à torturer nos âmes. Nous voyons facilement la torture physique, mais pas assez la torture du péché moral. Lui laisser une place conduit pourtant en direction des péchés physiques.
Jésus lui aussi annonce qu’il est venu imposer le glaive et la division, mais qu’est-ce que ce glaive ?
C’est un glaive contre un autre glaive, mais aussi une contradiction contre la contradiction et un glaive contraire au glaive ; un glaive de paix.


Ce n’est pas une violence qui répond à la violence ; c’est une parole de vérité.  C’est une épée qui plonge jusqu’aux articulation pour séparer de nous tout ce qui est pourri en nous. C’est une parole de vérité qui ne craint pas la mort. Le seigneur le prouve par son martyre et par la paix qu’il trouve dans son témoignage de vérité porté en donnant sa vie.
Jésus ne répond pas à la violence par la violence. A nous qui sommes tentés de nous révolter contre la violence, il montre l’exemple. Il montre sa compassion aux hommes malheureux et perdus que sont les terroristes de son temps.
Il ne coupe pas les ponts, mais nous apprend à nous séparer du mal tout en rendant possible un chemin de réconciliation.
Le glaive de Jésus sépare, et peut nous conduire à nous séparer de parents, de frères ou de proches qui refusent que nous agissions comme Jésus.
La séparation n’est pas forcément un chemin de haine, elle peut aussi être une étape bénéfique. Le glaive de Jésus nous apprend aussi que la séparation peut être féconde. L’enfantement sépare le bébé de sa maman, le mariage fait que l’homme quitte son père et sa mère.
La séparation peut aussi ouvrir un chemin de réconciliation.
C’est ce que montre une histoire du temps de la ségrégation raciale aux Etats Unis, quand les blancs torturaient les noirs et ne les considéraient pas comme des êtres humains. (En arabe aujourd’hui on continue a utiliser le même mot ‘Abd pour parler de l’esclave et de celui qui a la peau noire).
Une mère noire, droguée, donne naissance à l’enfant d’un voyou. Il la console un peu, mais dérange son père. Elle le cache alors dans un carton et, assommée par la drogue, l’oublie. Il manque de passer dans la benne à ordures. Conduit à l’hôpital, il est adopté par une femme médecin blanche.
La séparation d’avec son enfant conduit sa mère à changer de vie. Elle suit une cure de désintoxication, se remet à travailler, découvre où est son enfant et parvient à récupérer sa garde trois ou quatre ans après. Ce petit n’est plus habitué à sa mère biologique mais à celle qui l’a adopté et élevé pendant tout ce temps. L’enfant qui a retrouvé sa mère biologique pleure et se désespère. Sa mère trouve alors le courage de contacter la femme qui a adopté son petit pour lui demander de l’aider à faire la transition. Ces deux mères ont alors trouvé le courage de surmonter ce qui les opposait. Elles ont dépassé leur différence de race et leur opposition pour la garde de l’enfant. Celui-ci a pu alors être un pont entre les blancs et les noirs au lieu d’être seulement le jouet de leur opposition.
Le glaive de Jésus, qui nous enseignement comment refuser le mal peut nous montrer comment aller réellement vers la paix.
Si quelqu’un te fait du mal, montre lui de la tendresse et de l’amour. S’il persiste dans sa haine, laisse le, mais sans le haïr. L’Eglise est séparée de ceux qui la haïssent, mais elle leur montre aussi un chemin de paix. L’Eglise vient vers les hommes avec le glaive de l’amour et de la compassion, mais aussi avec le visage de la fermeté et de la justice. L’empire romain était pire que ce qui se fait maintenant. Il écorchait vifs les chrétiens et en faisait des torches vivantes pour éclairer le spectacle de ses massacres, offert dans ses lieux de spectacles. Aujourd’hui l’Eglise est partout, mais cela lui coûte le martyre. On a souvent peur de cela, mais l’Eglise nous demande d’aimer Jésus plus que ce monde. Elle nous le demande pour que nous puissions transmettre l’amour de Dieu dans le monde. Si notre vie n’est pas dans le Seigneur, on refuse de souffrir, de mourir, d’être torturé.
On refuse la torture physique des persécuteurs, mais aussi la machine de torture morale qui est en nous par le péché. Quand nous nous éloignons de Dieu, nous devenons nous-mêmes cette machine de torture morale.



Nous avons peur d’avance de la torture de la persécution, de la tentation et du péché, mais Jésus nous dit de ne pas nous soucier d’avance de ce que nous dirons à nos bourreaux intérieurs et extérieurs. L’Esprit Saint répondra pour nous et nous donnera sa force.