dimanche 15 février 2015

Sermon sur les Noces de Cana et la guérison de la famille

Il n’y a plus de vin, il est épuisé. Le vin est le symbole de l’unité et de la communion, le symbole du pouvoir de la vie qui vient du sang du Christ. Le sang est associé à la vie. C’est pour cela que nos frères juifs ne mangent pas les animaux étouffés car ils pensent que la vie n’en est pas tout à fait sortie s’ils n’ont pas été égorgés et vidés de leur sang. Les barbares qui font couler le sang ne savent pas que (le sang des martyrs) c’est une semence de vie.
[Donner]
Comme notre maître, nous pouvons donner notre vie avec tout notre amour pour tout le monde, y compris pour nos ennemis. On peut donner sa vie pour purifier, bouleverser, illuminer, éclairer.
[Témoigner]
Une existence poussée par l’invisible conduit les gens à dire « pourquoi fais-tu cela ». Elle ne fait pas la leçon en disant ce que sont la vie, la société, l’égalité ou la fraternité. Cette existence nourrie de l’intérieur ne définit pas. Elle ne vit pas d’elle-même mais de ce qui vient de sa source.
[De la guérison reçue]
Le changement de l’eau en vin à Cana est plus qu’un miracle, c’est un signe. Ce n’est pas un simple fait extraordinaire. C’est un miracle qui a un but. C’est une étoile qui mène à Jésus. La guérison ne suffit pas à Jésus. Il guérit et donne une mission. Il dit « Va et ne pèche plus », « Effata ! Ouvres toi » etc … Il guérit pour que nous puissions proclamer la justice, la fraternité et dire à quel point l’amour peut se réaliser.
[Du bien boîteux à la pleine existence]
Tout ce que les êtres humains qui comptent sur eux-mêmes sans Dieu arrivent à construire, c’est un bien boiteux, qui laisse des blessures. Ils ignorent que la logique de Dieu est différente de la nôtre.
La logique du maître de maison de Cana est qu’il faut donner le bon vin au début. La volonté de Dieu, sa pensée, sa sagesse est complètement différente de notre logique.
Dieu doit être le premier. Il faut avoir l’aventure divine en nous pour savoir dire « Je suis », « J’existe », « Je vis ». Notre combat à pour but d’avoir la grandeur de dire « Je suis immortel », « Je ne crains pas la mort » et comme Saint Paul dire qu’elle est un gain (qui nous fait rejoindre Jésus).
Il faut avoir la volonté (d’accepter) de souffrir pour la vérité et la justice.
[La guérison de la famille par la générosité]
Dans le miracle de Cana, Jésus veut aussi guérir la famille en y restaurant une unité et une communion parfaite entre les mariés. Il veut une famille qui fonctionne à l’exemple de la trinité.

Dans notre société au contraire, les familles sont détruites car il n’y a pas de don total de l’un à l’autre. On cherche le « droit de l’homme » en demandant à recevoir ce qu’on estime être notre dû et ce qui me concerne avant de donner ce dont l’autre a besoin. Il ne s’agit plus alors d’une égalité proportionnelle, (mais d’une générosité réciproque).
Suivre la logique du don total annoncée par Jésus, c’est au contraire vivre la guérison, la lumière, la force et l’humilité. Ce n’est pas vouloir donner une définition à sa manière de la liberté, de l’égalité et de la fraternité, mais c’est renoncer à soi-même. C’est être un homme qui cherche à grandir et à fructifier et à multiplier ses talents au lieu de les garder pour soi même.
[En faisant grandir l’autre]
Dieu nous a créés pour partager le miracle de la vie qu’il me donne (en m’aimant pour moi-même). Il nous veut aimant, non pas pour écraser, mais pour reconnaître l’autre dans sa différence et l’aider à grandir dans ses qualités. La justice, la charité le pardon et la miséricorde conduisent à la justice dans la famille et en passant par cette cellule fondamentale à la justice sociale.
Seul Jésus peut transformer l’existence qui sans lui n’a pas de goût.  C’est en nous ouvrant à Jésus que nous trouvons la force de nous donner, de souffrir et de porter la croix (de l’autre), pour (le) guérir et (le) sauver.
Jésus est venu pour sauver ce qui est faible. Il peut le faire quand cette faiblesse s’ouvre à la force de Dieu.

Il nous transforme de l’intérieur pour que nous ne soyons pas des hommes de routine, pour que nous devenions des sources jaillissantes et qu’on sente la vie à l’intérieur de nous. 

samedi 14 février 2015

Entrée en Carême : Office du Pardon, lundi 17 février 2015

Paroisse syriaque catholique Saint Ephrem
Chants de l’office du pardon / entrée en Carême
Lundi 16 février 2015 à partir de 17h45.

17 rue des Carmes, 75005 Paris. M° Maubert mutualité.

Htit lokh.
J’ai pêché contre toi, qui est  miséricordieux pour les pécheurs, accepte ma prière, et remet mes manquements, Seigneur de tout, aie pitié de moi.
D'innombrables fautes et  péchés me voici souillé, et pour cela je t'implore, Seigneur de tout, aie pitié de moi.
À quelle porte viendrais-je frapper si ce n'est à ta porte, Notre Seigneur très clément,  Seigneur de tout, aie pitié de moi.
En tant que pécheresse/pécheur, je t"implore, et comme le publicain (Luc 1, 10-14) je te supplie, Seigneur de tout, aie pitié de moi.
Aie pitié de nous pêcheurs, pardonnes nos offenses et nos  manquements, Seigneur de tout, aie pitié de moi.
Amour  qui est sans colère et sans dispute, remplis nos coeurs, Seigneur de tout, aie pitié de moi.
Gloire au père, au fils ...
Notre seigneur qui es aux cieux, exauce-nous, et aie-pitié de nous, accepte notre service, Seigneur de tout, aie pitié de moi.

O houbo.
Ô Amour, comme tu es  délicieux, que soit béni le tronc de l'arbre (de ta croix), car tout lieu, où il y a une parcelle de toi, est tout entier rempli de sérénité,

Grâce à toi (l’Amour ou mieux le tronc d'arbre dont est fait la Croix) notre Seigneur est entré dans la maison d’Abraham, et grâce à  toi, les prêtres sont entrés dans le Saint des Saints,

Grâce à toi Paul peut proclamer: rien ne  me séparera (de ton Amour), ni détresses, ni chagrin, ni malheur. Soit béni (toi) qui nous l'a donné.
Paul a écrit au sujet de l’amour qu'il est sans pareil,  bienheureux celui qui aime, car il verra le Seigneur.
Grâce à l'amour Moïse a vu le Seigneur sur le sommet de la montagne.
Grâce à l'amour les martyrs l'ont vu au tribunal,
Et grâce à l'amour l'Église l'a vu en haut de la Croix, et voici qu'elle chante jour et nuit sa gloire, Hallelouyah, car par son amour il l'a sauvée.

Sept fois soixante dix fois, le Fils de Dieu nous a donné pour précepte (de pardonner),
Si c'est ton frère qui t'a  offensé, ne sois pas son ennemi, souviens-toi que, toi aussi, tu as des manquements et que comme lui, tu as besoin de pardon.
Va te réconcilier avec ton frère et sois pour lui un ami, criez pareillement tous les deux: "Gloire à toi Seigneur! Hallelouya, Pardonne-nous nos offenses."

L-Yamo d-ramayk
J'espère l'océan de tes miséricordes, (ô toi) l'Unique (engendré) de Dieu, car mes péchés se sont multipliés et mes manquements se sont accrus;
Asperge-moi d'hysope et devant les larmes de mes yeux purifie-moi,  je prie, Seigneur, pour que grâce à l'amour de ton Engendré mes ennemis ne se moquent pas de moi, et que les anges se réjouissent devant un pécheur qui se repent de son iniquité;
Qu'ils proclament: il est béni le Seigneur dont la porte est ouverte à ceux qui se repentent, Alléluya jour et nuit.

Reghygh-wo
La voix de la pécheresse était exquise, lorsque elle s'adressa au parfumeur: donne-moi de l’huile et prend cet or précieux,
Donne-moi l’huile la plus excellente pour que j'y mélange les larmes de mes yeux et j' irai oindre le Premier-né du Très-Haut;
Et elle était confiante en Dieu: cette huile qu'elle t'achète (parfumeur), c'est par elle que fautes et péchés lui seront remis,

Ayant acheté l'huile, elle vint, et notre Seigneur vit sa foi, Allélluya, et il remit ses fautes.

dimanche 8 février 2015

Cérémonies du carême et de Pâques à la paroisse Saint Ephrem des syriaques catholiques de Paris

Pour vivre les événements salvifiques du Christ, du temps du Carême et de Pâques, et recevoir les grâces et les dons de ces occasions, je vous invite aux célébrations liturgiques suivantes :
Rite du pardon : Office d'entrée en carême et de guérison.
Le lundi 16 février 2015 à 17h45, premier jour du carême, à vivre un moment de réconciliation avec Dieu, nous même et notre prochain à travers le rite du pardon, durant laquelle nous serons oints par l’huile de guérison consacrée à cette occasion.
Fête de Saint Ephrem.
Le dimanche 23 février 2015 à 11h00, nous sommes tous invités pour célébrer la fête de saint Ephrem. Après la célébration nous partageons le goûter à cette heureuse et sainte occasion.
Rameaux.
Le dimanche des Rameaux, 29 mars 2015 nous célébrerons la sainte messe avec la bénédiction des Rameaux, les chants et la procession à 11h00.
Le jeudi saint, 02 avril 2015, c’est la fête de l’institution de l’Eucharistie, fête du sacerdoce, la messe sera célébrée à 19h00 durant laquelle nous célébrerons le « Rite du lavement des pieds ».
Le vendredi saint, 03 avril 2015, nous célébrerons le « Rite des Obsèques de Notre Seigneur », ce Rite sera célébré à 19h00 (n’oubliez pas de cherchez des fleurs).
Le dimanche de la Résurrection, 05 avril 2014, fête des fêtes, la colonne vertébrale de notre mystère chrétien, fête de la victoire du Christ sur le pouvoir de la mort, la messe sera célébrée à 11h0, durant laquelle nous célébrerons le « Rite de la Paix », et la bénédiction des quatre coins de la terre.
Je vous souhaite un bon cheminement spirituel vers Pâques, vers la montagne de notre salut. Joyeuses et heureuses fêtes.

Votre dévoué en Christ
Père Elie Wardé

Lettre paroissiale d'entrée en carême.

Cher(e)s ami(e)s
Nous approchons du temps de Carême, temps de méditations, de prières, de contemplations, du jeûne et de conversion, qui débutera, chez nous orientaux, le lundi 16 février 2015 et qui sera couronné le 5 avril 2015, par la Grande Fête, la Fêtes des fêtes, le dimanche de la résurrection, la Victoire de la Vie sur la mort, de l’Espérance sur le désespoir et l’Amour sur la haine.
Pour les vrais croyants, les bons chrétiens, le carême est un moment indispensable pour le salut, un moment de grâce, de bénédiction et de joie, et pas un moment de punition qui afflige la personne dans l’abstention pour l’abstention, la souffrance pour la souffrance, etc...
Le carême, au contraire c’est l’abstention pour un but ; pour être un véritable chrétien exemplaire, c'est-à-dire un disciple du Christ, qui se conforme à la volonté de Dieu, dans la connaissance et la maturité spirituelle. Pour être dans la loyauté et la sincérité, la volonté ferme, déterminée de vivre pour la vérité et la justice, dans la reconnaissance de sa petitesse, ses fautes, ses limites et ses péchés. Le carême est fait pour être dans l'écoute de la Parole de Dieu, de la Parole de l’Évangile de Vie de lumière et de libération. Il est fait pour que cette parole puisse pénétrer en nous, et nous remplir de son mystère de la Vie Éternelle, de son miracle, de son pouvoir divin, de sa connaissance et de sa joie qui donne le bonheur de vivre.
Car l’homme chrétien, n’est pas un homme qui vit pour ce monde et tous ses biens, qui sont légitimes et justes, certes, mais il est celui qui cherche et qui vit pour le monde qui ne passe pas. Il vit pour le monde à venir, immuable, inébranlable, invincible, où triomphent la philosophie du sens de la vie, de l’amour, de la paix, de l’aventure réussie, stupéfiante et admirable.

Le chrétien attend le monde où tout se dévoile, et ne laisse pas l’homme d’être foncé et menotté par ses inquiétudes, ses soucis, ses blessures, ses peurs d’être soi-même, et de se manifester comme il est, car il a peur du jugement et des condamnations des autres, et pour cette raison il tente de donner de lui-même une image falsifiée, par ses paroles, ses actes, son comportement et sa discipline.
Oui cher(e)s ami(e)s, tous les hommes ont besoin du salut. Chacun de nous à ses problèmes, ses soucis, ses fautes et ses péchés. Ne pas les reconnaître, c’est être les perdants, et ne pas pouvoir vivre dans le mystère du salut, c'est faire que nos cœurs ne puissent pas accueillir Jésus qui a le désir ardent de demeurer en nous, pour qu’on ait la vie et la vie en abondance (Jn 10, 10). Reconnaitre ses fautes, comme le dit le dicton, est une vertu, et qui ose dire qu’il n’a pas de péché, il refuse le Christ, et comme nous le dit saint Jean, « la vérité n’est point en lui » (1 Jn 1, 8).
Ce qui est pire et un grand danger dans notre vie de chrétien, c’est de se familiariser ou de minimiser ou ne pas donner d’importance ou de ne pas avoir conscience de nos péchés. En les minimisant, on finit par les ignorer et par être inconscients de leurs effets catastrophiques et mortels pour l’âme, qui évoluent comme un cancer, sans qu’on soit au courant. Quand le jour du Seigneur arrivera, quel compte on lui rendra !
Peut être qu'on a oublié que l’amour et la miséricorde de Dieu, la passion et la mort du Christ sur la Croix, Lui l’Agneau de Dieu qui enlève le péché du monde, ont été donnés non seulement pour nous exprimer son affection et ses émotions, mais aussi pour nous pardonner et nous libérer réellement du force du mal et de nos péchés « Père, pardonne-leur, car ils ne savent ce qu'ils font » (Lc 23, 34).


Cher(e)s ami(e)s, pour qu’on puisse connaître la gravité et le poids de nos péchés, ce que d’ailleurs tous les saints, sans exception, l’ont toujours reconnu, mais avec confiance des enfants de Dieu, il faut avoir le courage de figer nos yeux dans les yeux divins, à l’instar de Pierre et du larron droit, qui regardaient les yeux amoureux, tendre et miséricordieux du Christ souffrant et crucifié, qui leur accordait le pardon de Dieu infini et ressuscitant. Puissions nous, en ce temps de Carême, prendre conscience de nos faiblesses et nos péchés, et ne pas perdre le courage de les reconnaître et de regarder les yeux divins qui seuls ont le pouvoir de nous relever et nous rendre l’énergie et le dynamisme d’une vie nouvelle et sainte.  
Photos Baladine et Mattia Preti

Sermon pour le jour où on prie pour les morts.

Sermon sur la condition humaine, de l’homme qui passe de la génération du péché au retour à la Vie éternelle.
[Nos morts sont-ils sauvés ?]
Nous pensons à nos morts, mais nous ne savons pas où ils sont. Tous touchés par le péché, ils ont besoin de nos prières alors qu’ils sont sortis de la courte vie terrestre pour entrer dans l’éternité. En tant qu’ils sont pécheurs ils ont besoin de nos prières et en tant qu’ils ont décidé de participer à la gloire de Dieu ils peuvent être nos alliés.
En pensant à nos morts, nous ne devons pas avoir seulement de l’émotion au souvenir de leurs bienfaits (ou de ce qu’ils nous ont fait de mal). Nos parents peuvent nous avoir donné les souvenirs agréables de l’amour qu’ils nous ont donné, mais sans être pour autant sauvés. Ils peuvent nous avoir donné de l’affection, mais sans nous transmettre la vérité et nous donner de bons exemples.
Ils peuvent nous avoir donné de l’amour en faisant des exclusives, sans le partager à tous. L’émotion agréable qu’on a du souvenir de leurs bienfaits ne doit pas nous faire oublier la part du péché dans leur vie. Tous les enfants baptisés n’ont pas la foi (par la suite). Elle ne se transmet pas comme une perfection, elle n’est pas héréditaire.

[Pour être sauvés, il faut avoir la foi]
La foi, c’est un vécu, une expérience avec un Autre. Une expérience sincère, authentique, sage et illuminée.
Les connaissances ne suffisent pas pour celui qui veut marcher selon la volonté de Dieu. Il faut connaître Dieu par la foi pour que notre vie soit éclairée.
La bonne intention ne suffit pas pour bien faire les choses. Même des hommes justes et droits peuvent faire le mal involontairement.
A travers nos fautes, même involontaires, nous rencontrons la trace du péché originel.
Cette marque du péché ne se transmet pas à travers l’acte sexuel des parents comme une tache héréditaire, mais par toutes nos mauvaises habitudes qui blessent et déchirent l’être humain. L’homme plongé dans un monde aussi blessant peut commettre des fautes, des crimes et des horreurs malgré lui. Il peut aussi tout simplement ne pas arriver à éviter de mal agir. Adam et Eve ont été pourris dès la première génération humaine. Ils ont cru être forts par eux-mêmes et réussir sans Dieu. Ils ont découvert la honte de leur nudité.
[Le « Fils de l’homme] est venu pour nous sauver du péché originel].
Jésus ne se donne pas à lui-même ce nom pour rire. Il se donne à lui-même ce nom qui définit sa mission. [En devenant « Fils de l’homme », il brise la chaîne de transmission du mal et recouvre la nudité de notre péché].
Jésus, le « Fils de l’homme », c’est l’homme bon, pur, éclairé, attaché à la grâce de Dieu. Cette grâce de Dieu a habillé Jésus dès sa naissance. Nous aussi, nous sommes appelés à être habillés cette aide et cette grâce. Nous l’avons perdue par le péché de nos ancêtres qui étaient pourris. Avec le baptême et le pouvoir de Jésus, nous pouvons revêtir la grâce, être habillés par l’aide de Dieu. C’est la résurrection.
[Il nous redonne notre identité et notre mission].
La véritable connaissance (et renaissance), c’est de naître avec le Christ. Il est venu (spécialement) pour nous (re)donner notre identité originelle par le baptême par lequel nous recevons la gloire de Dieu dans nos âmes et dans nos corps. Il est venu pour que nous soyions ressuscités. Pour que nous ne soyions pas des morts, mais des défunts qui, en suivant l’origine latine de ce mot, ont été déchargés de leur fonction après avoir bien agi dans leur vie. .
Le « Fils de l’homme » est aussi celui qui vient pour juger mais pas pour condamner.
Il est l’homme originel, celui qui n’a jamais été séparé de Dieu. Il vient pour nous rendre notre dignité d’enfants de Dieu. Nous savons ni le jour ni l’heure de sa venue. Nous savons par contre qu’il ne vient pas pour condamner ; qu’il n’apporte pas une destruction totale et qu’il ne dit pas « C’est terminé » définitivement. Il vient pour juger et son jugement porte en lui les semences de la tendresse et de la miséricorde.
[Il nous redonne le vrai sens du travail]
Jésus veut dit « Ayez votre tenue de travail » pour ne pas être surpris quand il reviendra. Il nous redonne par là le sens que doit avoir le mot de travail pour nous. Notre travail doit être un service. Son but ne doit pas être de rechercher la gloire du monde, la domination et l’orgueil qui naissent de la possession de l’argent.
[Il nous apprend la réconciliation]
Nous devons au contraire servir, c’est-à-dire être en union avec l’autre, dans un rapport formé dans la vérité, inspiré et sans coupures. Quelle que soit la pourriture qui peut se trouver dans les actions de l’autre, nous ne devons pas nous laisser dominer par l’émotion qu’elle suscite en nous. Nous devons venir vers l’autre avec amour, même quand il agit contre la vérité et la justice.
Ceux qui ne sont pas prêts à l’humilité qui accepte qu’on lui montre son péché coupent le dialogue. (Avec la grâce de Dieu, nous devons être au service de l’autre pour que le dialogue puisse reprendre).

Quand nous renonçons au péché, notre corps est habité par la gloire de Dieu.

Nous avons besoin du soutien de ceux qui sont comme cela. Ceux qui ont décidé de participer à la gloire de Dieu par leur œuvres sont un témoignage pour nous. 

Image Site Vasari

dimanche 1 février 2015

Comment faire fructifier ses talents ?

[Sur la parabole des talents, Matthieu 25 ;14-30 Luc 19 ; 12-27]
C’est en étant dans la vie que notre talent peut porter du fruit. C’est la spiritualité qui nous montre la vie.
L’enseignement sans le témoignage ne sert à rien. L’Eglise est très brave (courageuse et ferme) dans la théologie, mais ce qui montre les dons de la sagesse, c’est la sainteté vécue, comme celle du saint Curé d’Ars, mauvais élève, (mais qui vivait ce qu’il disait). Ce dont on a besoin c’est de vivre, d’être dans la parole de Dieu.
Il y a des athées qui connaissent parfaitement les idées de la théologie, mais ils en font une fable et un conte abstrait. Ceux qui sont devenus saints par contre ont vécu la théologie. Ils nous font entrer dans une relation intime avec le seigneur.
Comment faire vivre la Parole en nous ?
Dieu veut que je fasse fructifier mes talents. Pour que cela se réalise, je dois voir quels sont mes talents. Je dois découvrir mes talents professionnels et personnels, et je dois aussi faire que l’exercice de mes talents soit une occasion de porter Dieu. Quand les autres voient mes œuvres, ils puissent glorifier Dieu.
Mon talent est pour glorifier le Seigneur. Si je travaille pour ma gloire personnelle, j’abaisse et je détruis l’autre. Si Dieu est au centre de mon action et que je travaille pour sa gloire, je fais vivre l’autre, je me fais petit devant lui et je lui rends vraiment service.
Les choses de la vie profane comme le fait de savoir comment payer le chauffage de l’église sont importantes pour qu’il nous soit possible de glorifier Dieu. Il ne faut pas que ces choses profanes soient une fin en soi, mais qu’elles servent de support pour construire notre vie spirituelle.
La vie est grave et sérieuse. La prière est nécessaire pour apaiser nos inquiétudes. Elle nous fait entrer dans le monde de Dieu.
Ne pas confisquer la Parole de Dieu.
Il ne faut pas refuser d’écouter la Parole de Dieu sous prétexte que « Je suis croyant à ma manière ».
Une fausse conception de la liberté.
Il est bon d’admirer les miracles, d’admirer un talent (chez les autres), mais qu’est-ce que cela vaut si j’enterre mon propre talent ?
Je ne suis pas le propriétaire de mon talent. (C’est par une fausse conception de la liberté que je me rends propriétaire de mon talent). Je peux dire « Je suis libre de faire tout ce que je veux » et de suivre mon idée ; mais la véritable liberté est de ne pas être esclave de mon « ce que je pense ». La liberté n’est pas de faire absolument tout ce qu’on veut. La société elle-même nous dit que nous n’avons pas le droit de tuer l’autre ; mais sur quel critère (peut-elle fonder cette interdiction ?)
Une véritable liberté.
Quel est le critère pour être libre. Pour les chrétiens, c’est la vérité et cette vérité c’est Jésus. On ne se fait pas le Jésus que l’on veut, (mais on s’ouvre à la vérité qu’il apporte). On désire lui obéir comme on obéir de bon cœur à un patron quand celui-ci est juste, alors que d’habitude on n’aime pas obéir. Quand on décide de manger on décide d’obéir à sa faim. Obéir à Dieu, c’est cela l’amour, c’est cela la liberté.

Regrets et remèdes.
Dans nos vies, il y a des grincements de dents. Ils naissent du regret que nous avons d’avoir agi en n’étant pas au service de mes frères. Ils expriment notre regret d’avoir été stupides, d’avoir été orgueilleux et d’avoir eu le cœur dur et les oreilles bouchées.
Dieu est miséricordieux, mais il porte aussi sa justice. Il nous montre notre maladie et nous donne ses remèdes, (parfois amers, mais salutaires).
En découvrant que j’ai gâché mes talents, j’éprouve de la honte, mais ce regret n’est pas fait pour me détruire, mais pour que j’aille plus loin vers le Seigneur.
Il ne suffit pas d’être humble et de reconnaître ses péchés ; il faut agir pour vivre vraiment cette vie chrétienne. C’est dur, mais son joug est facile et son fardeau léger. Notre tête porte l’idée d’être véritablement chrétiens, mais il faut goûter le miracle de la réalisation de cette idée.
(Cette action passe par l’Eglise).
Passer de l’Institution à l’Eglise vivante.
On dit que l’Eglise n’est pas courageuse pour sortir d’elle-même et proclamer le Christ alors qu’on voit les musulmans qui prêchent le Coran et les évangéliques qui courent dans les rues. Ils font ce qui semble inhabituel dans la part institutionnalisée de notre Eglise.
En voyant cette concurrence, il faut surtout se dire que la mission a besoin que nous soyions spirituels. Il faut se demander quel Christ nous annonçons, et si ce n’est pas celui d’une lettre morte.
Il ne faut pas faire de l’Eglise une organisation culturelle et une institution figée. C’est le dimanche des prêtres et de tout le clergé, des papes aux sous-diacres. Ils ont besoin qu’on prie pour eux en ce temps de sécularisation qui rend profane ce qui est sacré. Notre temps le fait en transformant ce qui est divin en une chose institutionnelle. On a besoin de l’institution, mais l’institution ne suffit pas à l’homme pour toucher le sacré.
Il faut se demander si les catholiques sont spirituels, en commençant par se le demander à soi-même.
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