Notre résurrection intérieure
passe aussi par nos blessures. Jésus montre ses blessures à Thomas
car c’est dans ses blessures qu’est la résurrection. C’est un
paradoxe, mais c’est notre folie face au monde. Dire comme saint
Thomas après sa conversion que « le Christ est vraiment
ressuscité » n’est pas une évidence. C’est Jésus qui
nous révèle le mystère de l’homme qui dépend parfaitement du
mystère de Dieu. C’est à travers lui qu’on peut découvrir le
sens de notre humanité.
[La foi sous contrôle des
prescriptions]
Rien de plus fastidieux angoissant
et gênant que de vivre notre vie chrétienne uniquement en suivant
des prescriptions sans le faire avec joie et maturité. Il en faut de
la maturité pour découvrir la grandeur de notre mission et la vivre
sans la réduire à notre propre manière de voir les choses. Dans
l’épître aux Corinthiens, on a vu que c’est le Christ lui-même
qui change et dévoile les choses, ce qui nous libère.
[La foi comme dépannage en
cas de difficultés]
Sans Jésus, nous sommes très
loin de la vérité et de la vie. Ce n’est pas à nous de décider
la discipline à vivre, car on se trompe et on (peut) faire un bien
qui est un péché s’il n’est pas inspiré par Dieu. C’est un
bien lié à mon arrogance, à ma faiblesse et qui reste boiteux
quand ce bien n’est pas vital. C’est un bien pour un moment, un
bien de dépannage.
La résurrection va bien au-delà
des dépannages (qui peuvent être nécessaires) de notre vie. La
résurrection est autre. Elle est le fait de donner et de montrer la
vie en plénitude, en paix et qui se vit dans l’action. Il n’y a
rien de pire au contraire que de mettre Jésus dans un laboratoire.
[La foi sous le contrôle de
la raison]
Notre foi est faible
aujourd’hui car on traite Jésus comme Thomas le faisait en restant
incrédule. Si je sais que Jésus est ressuscité, qu’est-ce
que cela change dans ma vie ? Quelle sécurité, quelle
nouveauté et quelles inventions y trouvent elles leur place ?
Nous disons « Christ est
ressuscité », mais est ce que ce n’est pas une routine. Il y
a un grand danger dans la vie, celui de mettre Jésus à l’épreuve
en oubliant qu’il est écrit « Tu ne tenteras pas ton Dieu ».
Thomas veut mettre Dieu à
l’épreuve à la lumière de sa raison. En voulant mettre sa
main dans son côté, il réduit Dieu à quelque chose de
scientifique, il réduit l’homme nouveau à un effet de la raison,
qui ne ressuscite pas vraiment. Mais cette raison humaine sans Dieu,
c’est le Diable, c’est la tentation, c’est l’intelligence qui
se fait escroquerie. Le Diable peut m’avoir car il est intelligent.
La corruption couverte par l’intelligence, c’est de tromper pour
ne pas voir l’essentiel et pour ne pas vivre selon Dieu. Thomas
veut agir de cette manière en mettant sa main dans le côté du
Christ et Jésus lui répond : « Cesse d’être
incrédule, sois croyant ».
[Jésus nous donne la paix
dans ses blessures]
Notre résurrection intérieure
passe aussi par nos blessures. Jésus montre ses blessures à Thomas
car c’est dans ses blessures qu’est la résurrection. C’est un
paradoxe, mais c’est notre folie face au monde. Tu ne peux
connaître Jésus que dans ses blessures. Sauver quelqu’un
ne se fait pas qu’avec des mots. Sans le sacrifice, on ne peut pas
sauver. Dans un mauvais chemin, où est la résurrection. A travers
les tortures et les massacres, on est toujours angoissé. On se
demande quel est le sens de la résurrection au milieu des
souffrances.
« Cesse d’être incrédule,
vas contre ta ‘’raison’’ ». On ne peut pas être un
martyr sans l’expérience de la vie après la mort et de l’exode
dans notre vie.
[Jésus apporte la paix dans
l’épreuve]
Que fait Jésus pour ses apôtres
emprisonnés ? Il leur dit « La paix soit avec vous »
et les diables et les bourreaux ne sont pas là. Quand il dit cela,
c’est le moment du changement. Pour que les chrétiens soient
changés et qu’ils soient des hommes de la résurrection, il faut
qu’ils affrontent le bourreau et le tombeau en regardant vers le
haut.
Certains des rescapés de grands
massacres se demandent pourquoi ils n’ont pas été tués à la
place de ceux qui sont morts. D’autres pensent qu’ils
n’arriveraient pas à témoigner de leur foi jusqu’au martyre.
[De l’enfermement au
témoignage]
Les apôtres enfermés dans leur
peur avant la Pentecôte ont ensuite pu être éclairés, dire comme
Saint Thomas l’apôtre « Mon Seigneur et mon Dieu » et
témoigner de la vie éternelle. Les étapes d’ignorance et de
lâcheté par les quelles Saint Thomas et des autres apôtres sont
passées ne sont pas graves si on se rend compte ensuite que la paix
extérieure qu’on recherche n’est pas suffisante car il n’y pas
d’autre chemin que Jésus.
[Résurrection de la vie
intérieure et triomphes extérieurs]
Jésus m’a envoyé pour que je
dise ce qui est vrai, pour que j’apprenne à changer d’idées et
de conceptions. C’est Jésus qui va me conduire à témoigner après
nous avoir dit « Ne soyez pas enfermés ». Il demande aux
apôtres enfermés chez eux avant la Pentecôte de lui faire
confiance.
Faire confiance à la vie
intérieure et à Jésus est impossible en se fondant uniquement sur
les forces humaines. Saint Ignace d’Antioche n’a pas cherché à
échapper à sa condamnation à mort. Il était heureux. Il n’a eu
ce courage surhumain que parce qu’il avait expérimenté la vie
éternelle sur la terre. Sans la prière et la vie intérieure, on ne
peut pas se revendiquer pleinement comme chrétien. Sans ressusciter
dans sa vie intérieure, on ne peut pas triompher d’ennemis
extérieurs, même s’ils sont tels que Da’esh. L’Europe donne
de l’argent et de l’or contre Da’esh et cela asservit les
chrétiens qui reçoivent cette aide et se démobilisent. Il faut se
soucier de son avenir sur cette terre, mais aussi dans le ciel.
Image Site Vasari.
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