Savoir lire les partitions grégoriennes comme elles étaient lues au Moyen Age, c'est un rêve d'amateur de musique ancienne. C'est peut être aussi un moyen d'entendre ces prières avec plus de force. Chanter ces mélodies de la manière la plus proche possible des conditions d'exécution d'origine peut en montrer toutes les subtilités; mais est ce seulement possible ?
Lycourgos Angelopoulos a peut être permis d'aller dans cette direction. Ce grand chantre grec, mort récemment, a consacré sa vie au chant liturgique byzantin. Il a été consulté par Marcel Pérès sur la manière de lire certaines partitions des chants les plus anciens de l'Eglise de Rome. Certaines mélodies du chant vieux romain portent des paroles grecques et des signes particuliers au dessus de leur notation occidentale.
Ces signes étaient comme la pierre de Rosette qui permet de lire le même texte dans deux alphabets différents. Pour Licourgos Angelopoulos, ces signes étaient en effet tout à fait clairs. Il s'agissait des neumes utilisés par les chantres grecs. Il pouvait ainsi chanter des mélodies latines en retrouvant les gestes musicaux byzantins qu'elles contenaient. Il pouvait donc aussi montrer ce que les manuscrits cachent derrière leurs signes musicaux, et faire progresser la recherche des meilleurs moyens de chanter les louanges de Dieu avec les partitions de chant grégorien.
Pour avoir une idée du lien possible entre les notations "grégoriennes" du XIIe siècle et une manière de les chanter, on peut écouter cet alléluia vieux romain en suivant la partition que donne cette vidéo.
Ce travail de lecture des manuscrits liturgiques médiévaux s'est appliqué à d'autres répertoires et peut être entendu par l'intermédiaire de cette note de blog.
Dans la suite de ces recherches, Marcel Pérès et l'Ensemble Organum proposent un stage de découverte des mystères de la notation carrée du chant grégorien, cet été à Moissac, du 18 au 25 juillet 2014.
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