dimanche 11 mai 2014

Je ne suis pas venu pour les bien portants, mais pour les malades du corps et de la volonté.

La maladie physique de son serviteur a converti le centurion romain qui vient demander sa guérison à Jésus. Il se reconnaît pécheur et par là même son âme trouve le chemin de la vie intérieure.
Par la maladie du corps d'un autre, il a vu sa maladie intérieure.
Il a découvert qu'il avait besoin de la miséricorde et de la tendresse de Dieu. Le mot que Jésus utilise pour parler de tendresse, Rahem en araméen/syriaque, désigne la tendresse, mais aussi l'utérus qui engendre et donne la vie. Celui qui prend conscience de sa mort intérieure peut renaître à nouveau par la tendresse maternelle de Jésus plein de guérison.
C'est lui qui peut guérir notre volonté et nos intentions de l'esprit de consommation. Le Monde nous pousse à croire que nous pouvons tout fonder sur la consommation et sur l'utilisation de l'autre. S'il ne m'est plus utile ou agréable, je ne m'y intéresse plus. Je me trompe pourtant si je fonde mon bonheur sur mon corps terrestre. Une vie fondée sur le triomphe de la volonté humaine et sur la force du corps n'est que douleurs sur douleurs et projets brisés.
Si le souci de la consommation l'emporte en nous sur celui de la vie éternelle, la maladie physique peut être une grâce. Aux portes de la mort, ma conscience se réveille. Avec Jésus, nos souffrances nous forcent à chercher le secours en dehors de notre puissance humaine. Notre mort physique devient un tombeau de lumière.
La maladie n'est pas indispensable pour regarder l'état de nos âmes, mais elle nous y encourage. Le jeûne, qui est une forme de maladie volontaire, un souffrance qui montre a mon corps qu'il doit s'ouvrir à la source de la vie glorieuse.
Cette vie promise est elle réelle. Jésus ne nous montre pas  le chemin de la vie éternelle du jour au lendemain, mais au cours d'un long chemin sur la terre, avec des paroles, enseignements, amour et miracles. Dans les épisodes de la vie, on se demande si la Vie promise est bien réelle; mais elle ne se révèle que progressivement. C'est une surprise qui se prépare par des signes annonciateurs déposés au cours de notre route.
La vie éternelle se dévoile dans l'amour, dans le don gratuit, dans l'amour qui se donne au lieu de consommer l'autre. Elle se dévoile dans l'imitation de Jésus qui a su aimer aimer extrêmement. Il l'a fait en portant lui aussi le poids de notre corps. Il a pu affronter la torture et la perpective de la mort physique dans la paix qui donne le don total de soi même.

Image : Sébastien Bourdon, Le Christ et le Centurion,  Musée des Beaux Arts de Caen.

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