La
parabole du maître de maison qui ne voit pas venir ses invités à
son festin, qui invite les malades, puis qui insiste pour que toute
la table soit remplie de convives nous en apprend beaucoup sur ce que
Dieu veut pour nous.
Il
nous offre un « festin » qui est la figure du royaume de
Dieu et de la vie en plénitude. Il invite tout le monde, il a la
patience et la volonté d’inviter des handicapés et des blessés.
Il est aussi celui qui supplie et qui insiste. Celui qui ne vient pas
perd quelque chose de très important. Le salut offert par Dieu n’est
pas une option, c’est une urgence.
Il
est important de faire attention aux mots précis de l’Evangile.
Bien
qu’il soit comme nous, blessé par des invitations restées sans
réponses, bien qu’il soit blessé par le refus de venir des
premiers invités de la noce, il ne dit pas « tant pis,
j’abandonne ».
Il
ne se laisse pas arrêter par les excuses qu’ils lui donnent pour
ne pas venir. Elles ne sont pas des urgences vitales. Être marié
depuis peu, avoir un nouveau bœuf ou une nouvelle terre n’empêche
pas de répondre à l’invitation du maître de maison.
Les
premiers invités de la noce n’ont qu’une amitié de l’apparence,
et nous sommes parmi eux quand nous laissons nos préoccupations du
moment nous faire penser que nous n’avons pas le temps de prier.
Nous sommes alors aussi comme des fils qui disent à de bons parents
« je ne veux pas de ton cœur et de ta tendresse »,
n’écoutent pas leurs conseils et ne voient qu’ils travaillent
pour lui jusqu’au sacrifice.
Nous
nous détournons de l’amour du Père des cieux parce que nous ne
comprenons pas bien sa manière d’être tout puissant.
Le
Père règne sans dominer.
Il
aide l’autre à être responsable et à vivre dans la justice sans
limiter la liberté de ceux qu’il aime plus que tout. Face à nos
absences de réponses, sa colère n’est pas la nôtre. Elle est
sans violence et se transforme tout de suite en miséricorde.
Au
contraire si on veut dominer, on ne laisse pas de liberté ; si
on est blessé on rentre dans le cycle des insultes, de la haie, des
divisions, du tribunal et des ripostes. On peut aussi tomber dans
l’indifférence : si l’autre ne compte pas on ne souffre pas
de ses injustices.
C’est
pour cela que le maître de maison invite des malades après avoir
subi le refus des indifférents. Il invite aussi les malades que nous
sommes. Il veut que nous vivions. Nous n’avons pas le choix du but
de notre vie. Il veut que nous soyons dans le bonheur, il vient nous
chercher, mais il ne nous impose pas ce but. Nous pouvons refuser son
amour, lui ne se lasse pas de le proposer.
Sans
l’Esprit Saint nous ne pouvons pas atteindre cette plénitude de
bonheur que nous voyons. Sans lui notre chute et nos lourdes passions
égoïstes nous écrasent sous le poids de nos plaisirs. Nos passions
nous empêchent de vivre dans la vérité. Elles nous font croire à
la parole des hommes politiques qui promettent l’union et l’amour
et qui conduisent aux déficits financiers, aux divisions et aux
guerres.
Ce
qui ouvre les horizons de la paix véritable c’est la vérité de
Dieu.
Sans
la vérité de Dieu, nos générosités sont boiteuses. Quand nous
sommes pris par nos préoccupations du moment au point de négliger
la prière, ou quand nous sommes pris dans nos passions, nous
n’arrivons pas à bien vivre l’expérience de son amour et à
bien répondre à son invitation.
Il
faut que je me demande si Dieu est la priorité de ma vie.
Image : Hortus Deliciarum.
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