« Je
ne suis pas venu apporter la paix, mais le glaive. » Jésus n’est-il qu’un
diviseur parmi tant d’autres ?
Ceux
qui portent les glaives des hommes alimentent toujours la machine à massacrer
et à torturer. Le péché présent en chacun de nous est une autre forme de
machine à torturer nos âmes. Nous voyons facilement la torture physique, mais
pas assez la torture du péché moral. Lui laisser une place conduit pourtant en
direction des péchés physiques.
Jésus
lui aussi annonce qu’il est venu imposer le glaive et la division, mais
qu’est-ce que ce glaive ?
C’est
un glaive contre un autre glaive, mais aussi une contradiction contre la
contradiction et un glaive contraire au glaive ; un glaive de paix.
Ce
n’est pas une violence qui répond à la violence ; c’est une parole de
vérité. C’est une épée qui plonge
jusqu’aux articulation pour séparer de nous tout ce qui est pourri en nous.
C’est une parole de vérité qui ne craint pas la mort. Le seigneur le
prouve par son martyre et par la paix qu’il trouve dans son témoignage de
vérité porté en donnant sa vie.
Jésus
ne répond pas à la violence par la violence. A nous qui sommes tentés de nous
révolter contre la violence, il montre l’exemple. Il montre sa compassion aux
hommes malheureux et perdus que sont les terroristes de son temps.
Il
ne coupe pas les ponts, mais nous apprend à nous séparer du mal tout en rendant
possible un chemin de réconciliation.
Le
glaive de Jésus sépare, et peut nous conduire à nous séparer de parents, de
frères ou de proches qui refusent que nous agissions comme Jésus.
La
séparation n’est pas forcément un chemin de haine, elle peut aussi être une étape
bénéfique. Le glaive de Jésus nous apprend aussi que la séparation peut être
féconde. L’enfantement sépare le bébé de sa maman, le mariage fait que l’homme
quitte son père et sa mère.
La
séparation peut aussi ouvrir un chemin de réconciliation.
C’est
ce que montre une histoire du temps de la ségrégation raciale aux Etats Unis,
quand les blancs torturaient les noirs et ne les considéraient pas comme des
êtres humains. (En arabe aujourd’hui on continue a utiliser le même mot ‘Abd pour parler de l’esclave et de
celui qui a la peau noire).
Une
mère noire, droguée, donne naissance à l’enfant d’un voyou. Il la console un
peu, mais dérange son père. Elle le cache alors dans un carton et, assommée par
la drogue, l’oublie. Il manque de passer dans la benne à ordures. Conduit à
l’hôpital, il est adopté par une femme médecin blanche.
La
séparation d’avec son enfant conduit sa mère à changer de vie. Elle suit une
cure de désintoxication, se remet à travailler, découvre où est son enfant et
parvient à récupérer sa garde trois ou quatre ans après. Ce petit n’est plus
habitué à sa mère biologique mais à celle qui l’a adopté et élevé pendant tout
ce temps. L’enfant qui a retrouvé sa mère biologique pleure et se désespère. Sa
mère trouve alors le courage de contacter la femme qui a adopté son petit pour
lui demander de l’aider à faire la transition. Ces deux mères ont alors trouvé
le courage de surmonter ce qui les opposait. Elles ont dépassé leur différence
de race et leur opposition pour la garde de l’enfant. Celui-ci a pu alors être
un pont entre les blancs et les noirs au lieu d’être seulement le jouet de leur
opposition.
Le
glaive de Jésus, qui nous enseignement comment refuser le mal peut nous montrer
comment aller réellement vers la paix.
Si
quelqu’un te fait du mal, montre lui de la tendresse et de l’amour. S’il
persiste dans sa haine, laisse le, mais sans le haïr. L’Eglise est séparée de
ceux qui la haïssent, mais elle leur montre aussi un chemin de paix. L’Eglise
vient vers les hommes avec le glaive de l’amour et de la compassion, mais aussi
avec le visage de la fermeté et de la justice. L’empire romain était pire que
ce qui se fait maintenant. Il écorchait vifs les chrétiens et en faisait des
torches vivantes pour éclairer le spectacle de ses massacres, offert dans ses
lieux de spectacles. Aujourd’hui l’Eglise est partout, mais cela lui coûte le
martyre. On a souvent peur de cela, mais l’Eglise nous demande d’aimer Jésus
plus que ce monde. Elle nous le demande pour que nous puissions transmettre
l’amour de Dieu dans le monde. Si notre vie n’est pas dans le Seigneur, on
refuse de souffrir, de mourir, d’être torturé.
On
refuse la torture physique des persécuteurs, mais aussi la machine de torture
morale qui est en nous par le péché. Quand nous nous éloignons de Dieu, nous
devenons nous-mêmes cette machine de torture morale.
Nous
avons peur d’avance de la torture de la persécution, de la tentation et du
péché, mais Jésus nous dit de ne pas nous soucier d’avance de ce que nous
dirons à nos bourreaux intérieurs et extérieurs. L’Esprit Saint répondra pour
nous et nous donnera sa force.
Images : Van der Weyden et Marcel Duchamp.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire