C’est
la manière dont nous habitons (notre vie) qui donne le sens de notre
liberté. Les disciples de Jean le Baptiste demandent à Jésus où
il habite. Il veut habiter dans nos cœurs pour que nous fassions sa
volonté, car faire sa volonté nous donne la vie.
Nous
avons dans les Évangiles du jour un petit écho des événements tristes et de la menace des djihadistes et des islamistes pour le
monde entier. Les disciples du temps de Jésus ont su ne pas être
meilleurs. Saül a tué avant de se convertir. Celui qui s’est
manifesté à lui est venu pour faire le dialogue, convertir et
rendre la raison. Il a restauré la dignité de l’homme qui
(devient comme) identifié à Dieu par Jésus. (Par lui, Jésus)
L’homme est Dieu, et tout particulièrement ceux qui sont
persécutés.
Paul,
(surpris sur le chemin de Damas) demande qui s’adresse à lui, et
Jésus répond qu’il est celui que Paul persécute. Il est en
effet persécuté par une religion gouvernée par son histoire et ses
passions.
Saül
pense qu’il agit pour « défendre Dieu » ; mais
Dieu n’a pas besoin de cela.
Les
chrétiens témoignent quand les djihadistes utilisent la violence
pour « défendre » Dieu. Saül, devenu Paul par sa
conversion, témoigne que Jésus ne lui a pas dit « Je veux me
venger » (du mal que tu m’as fait en persécutant mes
disciples). Pour être dans la même disposition d’esprit, le
chrétien doit recourir à l’Esprit Saint pour maîtriser la rage
légitime qui est en lui quand il est face à la barbarie.
Les
apôtres étaient, [ou gardaient en eux des réflexes] des
terroristes.
Jean le Baptiste était le premier recruteur des
terroristes. Ses disciples étaient des soldats recrutés pour aller
massacrer les occupants romains. Jean Baptiste emprisonné attend
encore le Messie conquérant qu’attendaient les Juifs. Il a la
hache à la main. Ses disciples vont vers Jésus en se demandant s’il
est le Messie qui est venu pour restaurer le royaume juif sur la
terre. Ils voudraient un royaume d’une seule couleur et d’une
seule idéologie ; un royaume sans diversité et respect de
l’autre.
Le
Christ au contraire est en marche sur le chemin de Dieu. Le
christianisme est la religion la plus proche de Dieu, mais il ne faut
pas l’enfermer dans des limites. Dieu dit de lui-même « Je
suis celui qui suis » ; je suis un Dieu d’amour, de
bonté, de tendresse et de miséricorde.
Les
disciples de Jean Baptiste demandent aussi à Jésus où il réside.
Ils rêvent de trouver le camp d’entraînement où les troupes de
Jésus pourraient préparer un djihad afin de restaurer un royaume
uniquement Juif en Terre sainte. Jésus répond qu’il n’a pas de
lieu de résidence établie. Il n’a pas trouvé de place à Bethléem, au point de naître dans une étable. Alors que par sa
nature, il est le Dieu de l’univers, il n’avait pas où reposer
la tête. Il n’habite nulle part, mais dit à ceux qui
l’interrogent de venir à lui.
Jésus
est toujours en déplacement pour venir changer les cœurs aveugles
et endurcis. Il amène ceux qui le rencontre à voir leur
endurcissement et leur cœur pétrifié. Il apporte le choc d’une
lumière intense. Pour Saül, cette lumière intense le fait sortir
de l’impression qu’il avait d’être un bon croyant parce qu’il
appliquait la Loi à la lettre alors qu’il tuait et voulait aller à
Damas pour y tuer aussi les premiers chrétiens de cette ville. En
recevant une forte lumière, on est ébloui et même un peu aveuglé.
La lumière de Jésus est une lumière qui guérit, mais l’arrivée
de cette lumière peut être une souffrance, mais c’est une
souffrance de guérison. On souffre dans ce monde comme on souffre
dans les douleurs de l’enfantement.
Si
Jésus n’a pas de lieu, nous par contre, nous aimons les belles
habitations. En se présentant, on demande souvent « où tu
habites » et on aime les beaux quartiers, au point d’oublier
qu’une maison ne se limite pas aux belles pierres qui la
constituent.
Un
bon lieu de vie est celui où il y a une vie de famille, la
communion, l’amitié, la fidélité et l’obéissance dans la
vérité. La maison sans la famille est froide et déserte. C’est
un tombeau pourri, même s’il est orné de marbres à l’extérieur.
La
maison de Dieu est une famille trinitaire, Père, Fils et Saint
Esprit. Le Temple de Dieu, c’est aussi le Christ. C’est le lieu
où il va être « Dans la maison de mon père ». Jésus
demande « Où est le Temple ? ». Il dit aussi qu’on
n’adore pas forcément bien Dieu dans un temple de pierres
merveilleuses. Le lieu où l’on peut bien adorer Dieu, c’est
celui où on l’adore en esprit et en vérité. Saint Paul dit à la
suite de cela que les chrétiens sont « Le Temple de
l’Esprit Saint » et quand l’Esprit Saint est là, sont
présents aussi le Fils et le Père.
Alors
vous aussi, vous êtes l’habitat de Dieu. Jésus dit en effet que
la maison de mon Père, c’est celle où l’on prie. Par la prière,
nous devenons corps mystique du Christ. La prière aide aussi à
former la communion des fidèles. Cela rejoint l’idée que là où
deux ou trois personnes sont réunies pour prier, Dieu est présent
lui aussi.
Certains
se demandent pourquoi Jésus semble ne rien faire pour les déracinés,
pour ceux qui ont été chassés de leurs maisons. (Il agit peut-être
pour nous redonner une maison de pierre, mais) il vient surtout
habiter nos cœurs. (Pour que cela soit possible), il veut que nous
sachions maîtriser nos rages, tout comme Saül l’a fait en se
convertissant et en cessant de persécuter les chrétiens.
Les
djihadistes veulent fonder le royaume de Dieu sur cette terre. Un tel
royaume de Dieu ne peut être bon que s’il annonce déjà le
royaume céleste en étant fondé sur la bonté.
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