Dans
le conflit pour savoir quel nom donner à celui qui est devenu Jean
le Baptiste, la famille de ses parents est restée unie contre les
pressions de la société. Cet évangile nous montre comment la
famille peut être le sommet de la société au lieu d’être
dissoute par la société.
En
Orient, la tradition était de donner à un fils premier né le nom
de son père. C’était la marque d’une société patriarcale où
les hommes sont les seuls à gérer et gouverner et où les femmes
doivent obéir. Quelqu’un qui ne respectait pas cette tradition se
coupait de sa communauté et subissait des humiliations. Savoir quel
prénom choisir peut aussi provoquer des disputes à l’intérieur
d’un couple.
Donner
un prénom à un enfant n’est pas innocent. En Orient, les prénoms
ont un sens clairement compréhensibles. Le nom donné à la
naissance a un sens existentiel. Il correspond à la vérité de la
personne. Donner un prénom à une personne c’est lui donner une
charge et une responsabilité, comme on peut confier une entreprise à
un dirigeant. Donner un nom désigne ainsi le sort de la personne, sa
réussite ou son échec.
Dans
le conflit pour savoir quel nom donner à celui qui est devenu Jean
le Baptiste, la famille de ses parents est restée unie contre les
pressions de la société.
Aujourd’hui,
les familles subissent d’autres pressions qui font qu’elles ont
du mal à garder leur unité. La société pousse le couple au
conflit et à la séparation au nom de la liberté.
Aujourd’hui
comme hier, la société s’attaque à l’autonomie et à l’unité
du couple. Elle veut décider de la vie qui serait « normale »
et veut rendre le couple esclave de sa conception du bonheur et de la
tristesse. On a certes besoin de la société, mais elle ne doit pas
avoir le dernier mot. C’est à la personne et à la famille de
décider de ses choix.
Aujourd’hui
la loi encourage la personne à ne pas être responsable et à ne pas
admirer les sacrifices, l’écoute, le dialogue et la loyauté (dans
le couple). La république dit « sois toi-même » et
« ton mari doit être uniquement selon tes sentiments à toi ».
Les lois aident à élargir les lacunes qui peuvent diviser un couple
au lieu d’encourager la franchise, l’écoute et la recherche de
solutions constructives. Les lois encouragent à suivre son orgueil
et à faire de la rencontre de l’autre une simple source de plaisir
personnel et pas un but en soi. Les lois oublient qu’il ne suffit
pas que j’aie raison, mais qu’il faut aussi que cette vérité
s’exprime dans la charité, l’amour et la tendresse et qu’elle
sache absorber la colère de l’autre.
Ce
qui est merveilleux dans l’Evangile de la naissance de Saint Jean
Baptiste et du moment où celui-ci reçoit son nom, c’est de voir
la réaction de Zacharie à un moment où il est muet et où il est
aussi sourd.
(Comme
il ne peut remplir son rôle traditionnel qui veut qu’il soit celui
qui donne le nom de l’enfant nouveau-né), sa femme dit « Il
s’appellera Jean », et elle le dit en écoutant Dieu.
Zacharie ne sait pas ce qu’elle a dit, mais la société dit (qu’il
faut écouter la tradition plutôt que le choix de son épouse). Elle
dit « Tu vas détester ta femme et la répudier ».
Zacharie au contraire dit la même chose que sa femme. Il le dit sans
savoir ce qu’elle avait dit. Ils sont tellement unis (qu’ils
disent la même chose sans s’être concertés). Ils dans la
communion, uniquement par (l’intermédiaire) de Dieu.
Aujourd’hui
par contre la fraternité (dans le couple et entre les hommes) est
victime d’une fausse conception de l’égalité. C’est une
égalité qui dit « tu m’as fait du mal, je t’en ferai
aussi ». C’est le retour de la loi du talion. La société
veut que l’individu se fasse Dieu pour abaisser l’autre. Elle
encourage à dire « tu m’as fait du mal, je vais te
détruire ».
L’égalité
chrétienne, ne va jamais dans ce sens là. Si je suis mal traité,
je fais comme Dieu. Lui n’a pas considéré son inégalité. Lui
qui était de condition divine, il s’est fait homme et mis au
service de l’homme. Il a accepté toutes les humiliations. La
famille chrétienne est au-delà d’une conception trop réductrice
de l’égalité. Elle apprend à se pencher sur l’autre, à
l’aimer et à la supporter dans la fraternité, en passant par la
croix* et en vivant à la manière de l’Evangile.
Dieu
peut sauver les couples qui croient que Dieu peut sauver par l’amour.
L’Evangile montre des familles avec un chef qui sauve et pas un
chef qui détruit. Cet évangile montre un père de famille qui finit
par s’ouvrir à l’écoute de Dieu et qui retrouve la parole en se
laissant inspirer par Dieu pour donner son nom à son fils.
C’est
une « bonne nouvelle » à transmettre à une société de
couples déchirés.
Aujourd’hui,
liberté, égalité et fraternité sont utilisées contre l’unité
et la communion. Ne nous laissons pas prendre à ce piège de
l’influence sociale.
On
aime porter ce message d’unité et de communion à nos autorités
du monde.
Image Sitevasari Zacharie par Aspertini
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