lundi 8 décembre 2014

Sermon Zacharie et Elisabeth, le couple chrétien, la foi et la société.

Dans le conflit pour savoir quel nom donner à celui qui est devenu Jean le Baptiste, la famille de ses parents est restée unie contre les pressions de la société. Cet évangile nous montre comment la famille peut être le sommet de la société au lieu d’être dissoute par la société.
En Orient, la tradition était de donner à un fils premier né le nom de son père. C’était la marque d’une société patriarcale où les hommes sont les seuls à gérer et gouverner et où les femmes doivent obéir. Quelqu’un qui ne respectait pas cette tradition se coupait de sa communauté et subissait des humiliations. Savoir quel prénom choisir peut aussi provoquer des disputes à l’intérieur d’un couple.
Donner un prénom à un enfant n’est pas innocent. En Orient, les prénoms ont un sens clairement compréhensibles. Le nom donné à la naissance a un sens existentiel. Il correspond à la vérité de la personne. Donner un prénom à une personne c’est lui donner une charge et une responsabilité, comme on peut confier une entreprise à un dirigeant. Donner un nom désigne ainsi le sort de la personne, sa réussite ou son échec.
Dans le conflit pour savoir quel nom donner à celui qui est devenu Jean le Baptiste, la famille de ses parents est restée unie contre les pressions de la société.
Aujourd’hui, les familles subissent d’autres pressions qui font qu’elles ont du mal à garder leur unité. La société pousse le couple au conflit et à la séparation au nom de la liberté.
Aujourd’hui comme hier, la société s’attaque à l’autonomie et à l’unité du couple. Elle veut décider de la vie qui serait « normale » et veut rendre le couple esclave de sa conception du bonheur et de la tristesse. On a certes besoin de la société, mais elle ne doit pas avoir le dernier mot. C’est à la personne et à la famille de décider de ses choix.
Aujourd’hui la loi encourage la personne à ne pas être responsable et à ne pas admirer les sacrifices, l’écoute, le dialogue et la loyauté (dans le couple). La république dit « sois toi-même » et « ton mari doit être uniquement selon tes sentiments à toi ». Les lois aident à élargir les lacunes qui peuvent diviser un couple au lieu d’encourager la franchise, l’écoute et la recherche de solutions constructives. Les lois encouragent à suivre son orgueil et à faire de la rencontre de l’autre une simple source de plaisir personnel et pas un but en soi. Les lois oublient qu’il ne suffit pas que j’aie raison, mais qu’il faut aussi que cette vérité s’exprime dans la charité, l’amour et la tendresse et qu’elle sache absorber la colère de l’autre.
Ce qui est merveilleux dans l’Evangile de la naissance de Saint Jean Baptiste et du moment où celui-ci reçoit son nom, c’est de voir la réaction de Zacharie à un moment où il est muet et où il est aussi sourd.
(Comme il ne peut remplir son rôle traditionnel qui veut qu’il soit celui qui donne le nom de l’enfant nouveau-né), sa femme dit « Il s’appellera Jean », et elle le dit en écoutant Dieu. Zacharie ne sait pas ce qu’elle a dit, mais la société dit (qu’il faut écouter la tradition plutôt que le choix de son épouse). Elle dit « Tu vas détester ta femme et la répudier ». Zacharie au contraire dit la même chose que sa femme. Il le dit sans savoir ce qu’elle avait dit. Ils sont tellement unis (qu’ils disent la même chose sans s’être concertés). Ils dans la communion, uniquement par (l’intermédiaire) de Dieu.
Aujourd’hui par contre la fraternité (dans le couple et entre les hommes) est victime d’une fausse conception de l’égalité. C’est une égalité qui dit « tu m’as fait du mal, je t’en ferai aussi ». C’est le retour de la loi du talion. La société veut que l’individu se fasse Dieu pour abaisser l’autre. Elle encourage à dire « tu m’as fait du mal, je vais te détruire ».
L’égalité chrétienne, ne va jamais dans ce sens là. Si je suis mal traité, je fais comme Dieu. Lui n’a pas considéré son inégalité. Lui qui était de condition divine, il s’est fait homme et mis au service de l’homme. Il a accepté toutes les humiliations. La famille chrétienne est au-delà d’une conception trop réductrice de l’égalité. Elle apprend à se pencher sur l’autre, à l’aimer et à la supporter dans la fraternité, en passant par la croix* et en vivant à la manière de l’Evangile.
Dieu peut sauver les couples qui croient que Dieu peut sauver par l’amour. L’Evangile montre des familles avec un chef qui sauve et pas un chef qui détruit. Cet évangile montre un père de famille qui finit par s’ouvrir à l’écoute de Dieu et qui retrouve la parole en se laissant inspirer par Dieu pour donner son nom à son fils.
C’est une « bonne nouvelle » à transmettre à une société de couples déchirés.
Aujourd’hui, liberté, égalité et fraternité sont utilisées contre l’unité et la communion. Ne nous laissons pas prendre à ce piège de l’influence sociale.

On aime porter ce message d’unité et de communion à nos autorités du monde.
Image Sitevasari Zacharie par Aspertini 

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