dimanche 1 février 2015

Comment faire fructifier ses talents ?

[Sur la parabole des talents, Matthieu 25 ;14-30 Luc 19 ; 12-27]
C’est en étant dans la vie que notre talent peut porter du fruit. C’est la spiritualité qui nous montre la vie.
L’enseignement sans le témoignage ne sert à rien. L’Eglise est très brave (courageuse et ferme) dans la théologie, mais ce qui montre les dons de la sagesse, c’est la sainteté vécue, comme celle du saint Curé d’Ars, mauvais élève, (mais qui vivait ce qu’il disait). Ce dont on a besoin c’est de vivre, d’être dans la parole de Dieu.
Il y a des athées qui connaissent parfaitement les idées de la théologie, mais ils en font une fable et un conte abstrait. Ceux qui sont devenus saints par contre ont vécu la théologie. Ils nous font entrer dans une relation intime avec le seigneur.
Comment faire vivre la Parole en nous ?
Dieu veut que je fasse fructifier mes talents. Pour que cela se réalise, je dois voir quels sont mes talents. Je dois découvrir mes talents professionnels et personnels, et je dois aussi faire que l’exercice de mes talents soit une occasion de porter Dieu. Quand les autres voient mes œuvres, ils puissent glorifier Dieu.
Mon talent est pour glorifier le Seigneur. Si je travaille pour ma gloire personnelle, j’abaisse et je détruis l’autre. Si Dieu est au centre de mon action et que je travaille pour sa gloire, je fais vivre l’autre, je me fais petit devant lui et je lui rends vraiment service.
Les choses de la vie profane comme le fait de savoir comment payer le chauffage de l’église sont importantes pour qu’il nous soit possible de glorifier Dieu. Il ne faut pas que ces choses profanes soient une fin en soi, mais qu’elles servent de support pour construire notre vie spirituelle.
La vie est grave et sérieuse. La prière est nécessaire pour apaiser nos inquiétudes. Elle nous fait entrer dans le monde de Dieu.
Ne pas confisquer la Parole de Dieu.
Il ne faut pas refuser d’écouter la Parole de Dieu sous prétexte que « Je suis croyant à ma manière ».
Une fausse conception de la liberté.
Il est bon d’admirer les miracles, d’admirer un talent (chez les autres), mais qu’est-ce que cela vaut si j’enterre mon propre talent ?
Je ne suis pas le propriétaire de mon talent. (C’est par une fausse conception de la liberté que je me rends propriétaire de mon talent). Je peux dire « Je suis libre de faire tout ce que je veux » et de suivre mon idée ; mais la véritable liberté est de ne pas être esclave de mon « ce que je pense ». La liberté n’est pas de faire absolument tout ce qu’on veut. La société elle-même nous dit que nous n’avons pas le droit de tuer l’autre ; mais sur quel critère (peut-elle fonder cette interdiction ?)
Une véritable liberté.
Quel est le critère pour être libre. Pour les chrétiens, c’est la vérité et cette vérité c’est Jésus. On ne se fait pas le Jésus que l’on veut, (mais on s’ouvre à la vérité qu’il apporte). On désire lui obéir comme on obéir de bon cœur à un patron quand celui-ci est juste, alors que d’habitude on n’aime pas obéir. Quand on décide de manger on décide d’obéir à sa faim. Obéir à Dieu, c’est cela l’amour, c’est cela la liberté.

Regrets et remèdes.
Dans nos vies, il y a des grincements de dents. Ils naissent du regret que nous avons d’avoir agi en n’étant pas au service de mes frères. Ils expriment notre regret d’avoir été stupides, d’avoir été orgueilleux et d’avoir eu le cœur dur et les oreilles bouchées.
Dieu est miséricordieux, mais il porte aussi sa justice. Il nous montre notre maladie et nous donne ses remèdes, (parfois amers, mais salutaires).
En découvrant que j’ai gâché mes talents, j’éprouve de la honte, mais ce regret n’est pas fait pour me détruire, mais pour que j’aille plus loin vers le Seigneur.
Il ne suffit pas d’être humble et de reconnaître ses péchés ; il faut agir pour vivre vraiment cette vie chrétienne. C’est dur, mais son joug est facile et son fardeau léger. Notre tête porte l’idée d’être véritablement chrétiens, mais il faut goûter le miracle de la réalisation de cette idée.
(Cette action passe par l’Eglise).
Passer de l’Institution à l’Eglise vivante.
On dit que l’Eglise n’est pas courageuse pour sortir d’elle-même et proclamer le Christ alors qu’on voit les musulmans qui prêchent le Coran et les évangéliques qui courent dans les rues. Ils font ce qui semble inhabituel dans la part institutionnalisée de notre Eglise.
En voyant cette concurrence, il faut surtout se dire que la mission a besoin que nous soyions spirituels. Il faut se demander quel Christ nous annonçons, et si ce n’est pas celui d’une lettre morte.
Il ne faut pas faire de l’Eglise une organisation culturelle et une institution figée. C’est le dimanche des prêtres et de tout le clergé, des papes aux sous-diacres. Ils ont besoin qu’on prie pour eux en ce temps de sécularisation qui rend profane ce qui est sacré. Notre temps le fait en transformant ce qui est divin en une chose institutionnelle. On a besoin de l’institution, mais l’institution ne suffit pas à l’homme pour toucher le sacré.
Il faut se demander si les catholiques sont spirituels, en commençant par se le demander à soi-même.
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